


Dans la valise du migrant : terre et poussière…
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Discutante :
De quoi s’agit-il dans l’expérience d’analyse avec des migrants ? Auraient-ils décidé de couper avec ce qui persiste d’imaginaire dans la terre qui les a accouché ? Est-ce qu’un autre pays serait la nouvelle famille aristocratique dont parle Freud dans son texte Le roman familial ?
Il semble que, dans l’imaginaire de son roman familial, le migrant reconstruit le pays d’origine, ayant en toile de fond l’élément de nostalgie mélancolique de cette perte. La nouvelle variable est qu’il doit également « s’inventer » le nouveau pays. La convergence peut être impossible, mais elle devient construction d’un récit de chaque migration.
L’impossible de migrer s’y impose et, dans notre travail, l’impossible d’analyser. Reconstruction et rencontre avec le désir pouvant coïncider avec la déconstruction des signifiants de la terre natale. « Je crains faire des choix qui ne me permettent plus de revenir en arrière », dit un analysant. Où voudrait-il retourner ?
Retour à un Autre foncièrement perdu ? Retour de l’inconscient ? Alors qu’en analyse nous travaillons un certain temps dans « l’interrègne », période pendant laquelle il n’y a plus de monarque souverain. Quelle subversion possible pour un sujet qui s’aventure au-delà des mers ? A quoi est-il exposé dans ce no man’s land ? De la terre venue dans sa valise, quel sujet adviendra après le passage à l’autre rive ?
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