Hommage à Danièle Weiss
Danièle était une amie. Je ne connais personne qui l’ayant approchée ne saurait reprendre cette formule à son compte, tant étaient grandes ses qualités de cœur et d’amitié, sa faculté particulière à prendre langue avec l’autre, quelqu’il soit, proche ou étranger, afin de savoir ce qui l’animait et le faisait vibrer au fond de lui. Cela lui venait d’années passées en tant qu’ethnologue auprès des tribus les plus reculées d’Amérique Latine, ou d’Asie mineure, puis de sociologue à l’écoute des changements civilisationnels qui s’annonçaient à travers les luttes féministes des années 80 en Europe. Ce bourlinguage autour de la Terre lui avait affûté un regard sceptique et amusé sur toute affirmation nationaliste ou souverainiste dont elle déplorait le retour sur la scène du monde, sachant bien à quel point les identités imaginaires ne peuvent conduire quand elles dépassent les limites civilisées qu’à l’affrontement et pour finir au meurtre et au malheur humain.
Malgré sa maladie, Danièle aura tenu à rester une compagne activement écoutée dans le travail de groupe auquel un petit nombre d’entre nous nous astreignons hebdomadairement.
Ses publications et ses livres nous resteront comme de précieux témoignages. À sa famille, et à son éditeur, avec qui elle entretenait un lien précieux la aussi de travail et d’amitié nous présentons toutes nos condoléances attristées.
Thierry Florentin