On n’est plus servi

On n’est plus servi
C‘est bien vrai, ça. Obligé d’aller chercher des sans-papiers pour trouver des gens qui se sentent encore obligés. Mais autrement dès que vous êtes immatriculé, vous voilà parmi les maîtres. Tous sexes confondus, bien entendu. Les trois qui existent maintenant. Puisque je peux me faire immatriculer sans être ni de l’un ni de l’autre.
Et voilà la question que posent alors les savants : qu’est-ce qui fonde dans ce cas le un propre à faire rassemblement ? Si on se fie à l’apparence : la revendication. De quoi ? En tous cas de ne plus être entravé, ralenti, empêché de réaliser ce que l’on veut. Autrement dit pouvoir dépendre d’une autorité qui vous délègue tout pouvoir, ou autrement dit se suicide.
Mais n’est-ce pas le sort de l’autorité aujourd’hui dans les démocraties, avec le projet d’être directes ou du référendum permanent ?
Je ne cesse dans ce billet de reprendre l’adverbe “autrement”. Ça guide. Puisque ce dont il s’agit, au fond, c’est d’éliminer l’Autre, l’altérité, hétéros, de plus en plus rosse. Comme disait Lacan, la société sera celle de la ségrégation. Chacun étranger à celui qui est devenu son identique, son semblable, maître comme lui. Et pendant qu’on en est à s’estrangifier dans les “débats” à la télévision, il y a les Chinois dans l’ascenseur. Avec la recette pour savoir, après avoir été pendant des siècles des coolies, comment s’installer sur la banquette arrière et se faire éventer. Par les étrangers.