POST-VERBUM

POST-VERBUM
Ne pas céder sur son désir, formulation qui continue de faire frémir les psychanalystes quand ils ne la lisent pour la désavouer, semble pourtant devenue aujourd’hui le mot d’ordre emblématique de la société. Les revendications politiques traditionnelles semblent ainsi devenues plutôt morales et la dénonciation de tout ce qui fait obstacle à la réalisation des désirs quelqu’ils soient, la règle.
Le seul problème, et qui fait la différence, est que la souffrance de celui que traite Lacan n’a plus grand-chose à voir avec ceux-là. Ce qui les régit en effet est le rapport à un objet sublime, technologiquement parfait, et dont seule une privation arbitraire est capable de faire éprouver la dimension de la déshérence
La seconde différence est que le désir concerné est devenu moins celui d’un sujet que celui recommandé et orienté par les offres mirifiques du marché. C’est ainsi que l’Autre a cessé d’être le vôtre et a toutes les raisons – outre le made in China– d’être devenu étranger.
Le risque serait ainsi qu’entre la xénopathie et la soumission, le chemin nous paraisse difficile.