Doit-on s’en laver les mains ?

Doit-on s’en laver les mains ?
On peut observer une crise de la culture occidentale marquée par la levée du transfert qui jusqu’ici la fondait, monothéiste, pour aboutir à la multiplication des opinions, chaque individu devenant à l’extrême sa propre idole.
C’est ainsi que l’épidémie actuelle illustre à la fois la carence de la science pour lui donner une réponse unique, nous rappelant qu’elle n’est pas une instance mais faite d’une collection de personnalités plus ou moins bavardes, le désordre des comportements dont les médias entretiennent le caractère panique, les faiblesses du pouvoir politique rendu incrédule car aussi versatile que ses conseillers.
Mais ce qui est peut-être le plus frappant est que la mort elle-même ne semble plus le concept d’un réel, ignoré ou bien défini par des conduites contestataires dans le refus d’admettre que son pouvoir, lui, ne rigole pas.
Grâce ainsi à l’élection de la science au titre de savoir absolu, plus rien qui tienne, pas même la mort, à moins que sa proportion statistique n’en vienne à paraître concerner non plus les individus mais l’ensemble.
Quand nous en serons là la crise sera politique et on peut prévoir le référendum, pourquoi pas d’initiative populaire, qui nous donnera un général, nous fera retrouver le sens du général. Ce sera le prix payé par “la culture” pour avoir préféré ignorer la psychanalyse, Lacan entre autres.