Remarques préliminaires au séminaire d’été
2024

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GATTEGNO-GLUCKMAN Yvan
Billets

Quelques constatations:

1-La psychanalyse n’est pas révolutionnaire, mais elle est subversive : Elle procède au cas par cas de l’histoire d’un sujet en faisant le long d’une cure table rase des identifications, signifiants–maîtres et idéaux.

 

2-Le discours du maître est mort. Plus rien, désormais ne fait autorité. Figure politique tutélaire idéologie, instance juridique ou constitutionnelle. Ce que Charles Melman  avait bien pressenti en intitulant un de ses derniers séminaires « qu’est ce qui fait autorité ? » : La réponse est rien, ou personne. Vaste liquidation du symbolique.

 

3-Nous sommes à l’ère de la « société liquide »  selon l’expression  de Zygmunt Bauman. Vie incertaine, frénétique, précaire, désarrimée du symbolique  Vie flottante, livrée à la contingence de rencontres qui ne percutent pas, ne font ni sens ni inscription : Comme me le dit une analysante : « c’était fluide ». Fluide, certes, mais flou, lui rétorquai- je, ce qu’elle reconnut bien volontiers.

 

4- un discours de l’hystérique qui tourne à plein, mais à vide (avide) qui,  faute de la garantie d’un père introuvable, s’en prend  aux figures du père réel : Me too comme attaque face à un phallus persécuteur, victimisation généralisée.

 

5- La Pulsion de mort en acte via une violence massive et généralisée : Démocratisation du Djihadisme à coups de couteaux, menaces et insultes débridées sur les réseaux sociaux. La pulsion pure sans refoulement, et sans travail du fantasme.  Plus de « signe et substitut d’une jouissance non advenue » comme le disait Freud (inhibition, symptôme  et angoisse) mais des passages à l’acte  non transférisés et non fantasmatisés.

 

Bref, le ciel est sombre. La question est de savoir ce que peut la psychanalyse face à la pulsion de mort. Et surtout : y a t’il un discours psychanalytique qui peut être audible ?