Charles Melman est le premier analyste auquel j’ai cru, à qui j’ai donné ma confiance, totale.

Tous mes débuts avec d’autres n’avaient pas eu de suite. Il y en avait qui restaient muets devant mes questions, d’autres qui avaient déjà un avis sur ce qui, me disaient-ils, me préoccupait.

Lui a simplement commencé par ces mots : « l’homme est une bête immonde » me libérant de la peur de choquer, et puis « vos paroles ne vont pas me tuer » me permettant de parler, sans crainte de dire mal, de faire mal.  

Sans lui ma vie n’aurait pas été la même, je lui dois de m’avoir apaisée, de m’avoir appris à être libre, à avoir moins peur.

Et puis peu à peu, après cela, il est devenu comme un ami, je le ressentais ainsi, avec une immense admiration pour l’homme qui a su s’aventurer hors de son premier champ de savoirs pour penser la société tout entière, son évolution, les risques qu’elle comporte.
Il reste et restera pour moi extrêmement vivant.

Sylvie Blum, réalisatrice du film Charles Melman, Un psychanalyste dans la ville (INA, 2014 [2005])