Étude du séminaire XVII de Jacques Lacan, L’envers de la psychanalyse - Leçon VI
2024

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DURA TEA Christine
Séminaire d'été

Préparation au Séminaire d’été 2024

Étude du séminaire XVII de Jacques Lacan, L’envers de la psychanalyse (1969-1970)

Mardi 16 janvier 2024

Président-discutant : Jean-Luc Cacciali

Leçon VI du 11 février 1970

Christine Dura Tea

 

Une grande partie de cette leçon est consacrée à des rappels tout à fait essentiels du discours freudien, dont L’au-delà du principe de plaisir. Ces rappels vont permettre à Lacan de dégager de la jouissance phallique interdite, cette notion de plus-de-jouir. Puis Lacan en viendra au vif du sujet en avançant la place de la psychanalyse dans le politique et d’articuler le plus-de-jouir et la plus-value de Marx.

Je vais donc suivre pas à pas cette lecture pour rester là où en est Lacan de son élaboration.

Le 11 février 1970 Lacan commence donc sa leçon en nous précisant deux points importants, deux règles importantes quant à la référence d’un discours.

En premier lieu et pour dissiper tout malentendu, il insiste pour nous dire qu’un discours se réfère à ce qu’il avoue vouloir maîtriser, et reste donc dans la parenté du discours du maître. Ainsi le discours de l’analyste, qui doit se situer à l’opposé de toute volonté avouée de maîtrise, peut toujours déraper dans le discours de la maîtrise, il en donnera un exemple avec l’ego psychology. Il illustre cette volonté de maîtrise dans l’enseignement de la psychiatrie par exemple qui se fait entendre dans un discours de la conscience qui maîtrise. Pour ce qui concerne l’enseignement du discours analytique Lacan nous renvoie à son texte « Propos sur la Causalité psychique » de 1946, dans lequel il considère avoir été déjà subversif en faisant entendre que nous ne pouvons pas faire autrement pour appréhender l’activité psychique que de l’appréhender comme un rêve, il en donnera un exemple plus loin avec le rêve de la belle bouchère.

En second lieu, ce qu’il y a de plus brûlant dans un discours, c’est sa référence à la jouissance. Car le discours s’origine de la jouissance et ne trouve pas vraiment d’apaisement, car même quand il s’émeut, il y retourne à cette origine. Un peu plus loin dans le texte, Lacan reprend cette formulation : « La jouissance c’est le tonneau des Danaïdes, une fois qu’on y entre, on ne sait plus jusqu’où ça va ? Ça commence à la chatouille et ça finit par la flambée à l’essence. Ça c’est toujours la jouissance. »

Aussi faut-il en déduire que ce qu’un discours cherche à maîtriser ce sont les moyens de la jouissance ?

Pourtant Lacan aurait voulu commencer sa leçon par un aphorisme, mais il ne voulait pas commencer de façon abrupte. Cet aphorisme, cette vérité fondamentale, qui reste le plus contraire à la cohérence d’un discours, à la consistance d’un discours, est au cœur du discours freudien : « Le sujet du discours ne se sait pas en tant que sujet tenant le discours. Qu’il ne sache pas ce qu’il dit, passe encore, mais ce que dit Freud c’est qu’il ne sait pas qui le dit. » L’importance est portée sur le savoir. Car le savoir, Lacan l’a souvent répété, est chose qui se dit, ce qui permet de soutenir « que le savoir parle tout seul, voilà l’inconscient ». Il ne suffit pas pour contredire Freud, de dire que le savoir se sait ineffablement, ce qui est le discours de la phénoménologie. Freud va bien plus loin en mettant l’accent sur le fait que n’importe qui peut savoir car le savoir s’égrène, s’énumère, se détaille, il (le chapelet) se déroule tout seul.

Nous comprenons alors pourquoi Lacan nous dit que Freud ne déconne pas tout comme Marx, tous deux ont gardé une préséance dans ce monde des années 1970. Ceux qui les contredisent glissent, eux, dans le déconner d’une récusation académique, conformiste, retardataire irréductiblement. Lacan interroge alors la qualification d’un tel ou tel de « con », est-ce si dévalorisant ? cela pourrait vouloir dire qu’il n’est pas si con !

Si on nomme un tel de « con » (le plus souvent un homme) c’est parce que dans le discours qu’il tient on ne sait pas en quoi il a affaire à la jouissance. Les femmes, elles, ont un rapport plus direct à la jouissance.

Freud ne déconne pas car son discours reste à la hauteur d’un discours qui se tient aussi près qu’il est possible de ce point où le discours émerge et achoppe à la jouissance. Lacan souligne que Freud a pu néanmoins se dérober concernant la jouissance féminine. Il a d’une certaine façon abandonné la question autour de la jouissance féminine.

Lacan va alors pointer le dernier numéro de l’International journal of Psycho-Analysis et plus précisément l’article de Gillespie « Concept of vaginal orgasm ».  Cet article reprend la question de la jouissance féminine, plus précisément de l’orgasme vaginal. Ce sont les travaux de William Masters et Virginia Johnson qui ont pu faire tant d’émules concernant ce point G, capté par une caméra ! Ces travaux soutiennent que l’orgasme majeur, en tant qu’il serait celui de la femme appartient à la personnalité totale. Je dois vous dire que je ne sais pas très bien ce qu’est « la personnalité totale » !  Faut-il ici entendre l’ego ?

Pour Lacan la conclusion de ces travaux donne tout son sens au mot déconner, qu’il met sur le même plan que déchanter. Il nous précise que le déchant (mélodie en contrepoint écrite au-dessus du plain-chant) s’écrit comme ça, à côté, en marche du plain-chant, comme certainement s’est écrit l’ego psychology en marge de la psychanalyse.

Les travaux de cette revue, sont qualifiés par Lacan de « tentative de réduction économique du discours de Freud sur la jouissance ». Lacan continue à pointer, les cinquante années de l’International journal of Psycho-Analysis dans lequel se dit toujours la même chose. Les auteurs qui avaient flori à Berlin (Hartman, Ernst Kris, Rudolf Loewentein, Paul Federn), se félicitent que ces cinquante ans aient bien confirmé ces vérités premières : que le ressort de l’analyse, et que ce qui est mis heureusement en évidence avec l’effacement du discours de Freud, c’est la solidité et la gloire d’une découverte, appelée l’autonomous ego, à savoir un ego autonome à l’abri des conflits pulsionnels. (Un Moi à l’abri du Ça)

Lacan conclue alors que pour un retour du discours du maître, on ne peut mieux faire. Les incidences en retour, rétrogressives de toute tentative de transgression qu’ont constitué la découverte de l’inconscient n’échappent donc pas au discours freudien exporté aux U.S.A. Et dans les thèmes courants de la propagande analytique outre atlantique, Lacan pointe ce thème du bonheur, happiness dit-il en anglais. Le bonheur, ce à quoi pourrait bien se résoudre l’autonomous ego. Bien que personne ne sache ce que c’est le bonheur, mais si nous en croyons Saint Just, c’est un facteur de la politique, il reprendra cette question en fin de leçon.

Pour continuer avec la question du bonheur, Lacan va alors reprendre un point central de la théorie freudienne, que Freud écrit sous toutes ces formes : « il n’y a de bonheur que du phallus », rien ne peut être approché de la jouissance plus parfaite que celle de l’organe masculin, mais il n’y a que le phallus à être heureux, pas le porteur du dit phallus. Et même, quand ledit porteur du phallus cherche à recouvrir la privation de sa partenaire, il n’en est pas plus heureux. De plus, il ravive ladite blessure de la privation, blessure qui ne peut être compensée par la satisfaction que le porteur aurait de l’apaiser, car elle est ravivée de sa présence même, de la présence de ce dont le regret cause cette blessure. Voilà ce que Freud a su extraire du discours de l’hystérique. Ainsi l’hystérique symbolise cette insatisfaction première, de (dans) sa promotion du désir insatisfait. Lacan reprendra alors deux exemples pour nous faire entendre qu’une femme, du phallus, elle peut assez facilement en disposer.

Pour la belle bouchère, elle pourrait en disposer dès lors que « son baiseur de mari, un vrai con » la comble. Mais si elle veut continuer à désirer, il faut qu’elle refuse d’être comblée. La belle bouchère ne voit pas dans son rêve, la solution hystérique qui serait de laisser ce phallus à une autre pour trouver ainsi le plus-de-jouir.

Dora, elle, elle verra mieux. Elle bouche sa revendication de phallus par l’adoration de l’objet de désir qu’est devenue une femme pour elle, en l’occurrence Madame K. et qu’elle adore sous la figure de cette Madone de Dresde qu’elle va contempler.

La solution hystérique de laisser très précisément cet objet à une autre n’est pas la seule.

Aussi Lacan, pour renforcer et illustrer le rapport du discours à la jouissance, s’interroge pour dégager une autre source que la jouissance phallique, c’est-à-dire dégager la fonction du plus-de-jouir. Comment cette fonction du plus-de-jouir est apportée en suppléance de l’interdit de la jouissance phallique ? Et notamment dans le complexe d’Œdipe, qui pourrait être présenté comme la seule solution qui donnerait le bonheur, parce que justement cette jouissance en est exclue. C’est proprement la signification du complexe d’Œdipe.

Lacan souhaite changer ce qui traînerait d’une idée que le discours freudien se centrerait sur cette donnée biologique de la sexualité. Quitter le discours de la biologie pour nous donner enfin une idée de ce que ça représente le fait que tout se joue autour de cet enjeu que l’un n’a pas et l’autre ne sait que faire. Ce qui l’amène à redéfinir le terme sexe.

Du côté du grec, dans l’étymologie qui n’a rien à faire avec le sexe, on relève, la race, la lignée, l’engendrement, la reproduction, et aussi cette association qui est venue à Lacan, la nature.

Mais pour Lacan ça n’a pas cet accent quand nous disons le sexe, pour lui c’est sexus  et en latin ce terme se rattache à secare, couper : peut-on penser ici qu’il s’agit pour le sujet de ne pas s’avancer de trop dans les voix de la jouissance car on ne sait pas où ça finirait ?

Sexus nous fait bien entendre que c’est autour du phallus que tout le jeu tourne. Ce qu’il a de privilégié cet organe c’est qu’on peut isoler sa jouissance, il est pensable comme exclu, car il a cette propriété tout en étant l’organe de la copulation d’être aussi bien isolable dans ses fonctions de tumescence et de détumescence déterminant une courbe dite orgasmique parfaitement définissable. Quand c’est fini, c’est fini. Post coïtum animal triste. Et donc même si un bonheur revient au phallus, celui-ci ne définit pour le sujet qu’une jouissance exclue, isolée.

La question que poursuit Lacan c’est l’articulation de cette exclusion phallique dans le grand jeu humain qui est celui du désir, notre tradition pose ce champ du désir en tant que présentification du manque.

Pour illustrer une jouissance qui ne serait pas phallique, Lacan évoque à partir du Christ, le lys des champs qu’il imagine comme un corps livré à la jouissance. Jouissance infinie de la plante, qui peut être aussi une douleur infinie d’être une plante. Cette métaphore de la plante sera reprise pour parler de la jouissance féminine qui échappe à la jouissance phallique.

Le principe de plaisir, illustre une autre logique, que celle de la douleur infinie de la plante, c’est la possibilité pour l’être vivant de se mouvoir pour obtenir le moins de jouissance, car on ne sait pas où ça peut mener les moyens de la jouissance (de la chatouille à la grillade). Ainsi les moyens de la jouissance c’est le savoir même, nous redit Lacan ! La première trouvaille de l’inconscient réside dans cette chose qu’il est un savoir parfaitement articulé dont à proprement parlé aucun sujet n’est responsable, et quand un sujet vient à rencontrer, toucher ce savoir auquel il ne s’attendait pas, il se trouve bien dérouté, ce savoir pourrait l’y aspirer ou bien au contraire il pourrait, ce savoir, le repousser.

C’est le principe même de la règle fondamentale avec la question de la répétition que l’au-delà du principe de plaisir nous fait entendre dans l’exploration de l’inconscient. La répétition ne veut pas dire, ce qu’on a fini, on le recommence, ce n’est pas une fonction physiologique. La répétition c’est une dénotation, dénotation précise d’un trait, identique au trait unaire, au petit bâton, à l’élément de l’écriture, d’un trait en tant qu’il commémore une irruption de jouissance. Voilà pourquoi le plaisir peut être violé dans ses règles et son principe, et pourquoi il cède au déplaisir, qui constitue tout aussi bien la jouissance.

Ici s’insère dans le désir, le génital, le génésique (c’est-à-dire la génération) qui est bien distincte de la maturité sexuelle. La première poussée sexuelle reste bien prématurée et implique jeux de jouissance, comme dans d’autres espèces animales et cela va introduire la section, la coupure, entre la libido et la nature et pas seulement l’auto-érotisme orgasmique

Dans le discours social, la place de la mère ne relève pas que des interdits mais d’une dominance de la femme en tant que mère, mère qui dit, mère à qui l’on demande, mère qui ordonne et qui institue du même coup cette dépendance du petit homme. La femme qui fait institution de la mascarade, apprend à son petit à parader. Elle porte vers le plus-de-jouir car elle plonge ses racines comme la fleur dans la jouissance elle-même. Mais pour accéder aux moyens de la jouissance, cela suppose que le petit homme ait renoncé à la jouissance close et étrangère à la mère. De ce fait, la connivence sociale inverse ce que nous pouvons appeler au naturel, la différence sexuelle, en sexualisation de la différence sexuelle. Il en ressort l’exclusion de l’organe spécifiquement mâle. Le mâle est, et n’est pas ce qu’il est au regard de la jouissance. Et la femme se produit comme objet, justement de n’être pas ce que cet objet est en tant que différence sexuelle et en tant que renonciation à une part de jouissance.

Ces rappels essentiels étant posés, Lacan peut passer à la question de la place de la psychanalyse dans le politique et il peut faire un saut, un quart de tour en nous rappelant que cette intrusion dans le politique ne peut se faire qu’à reconnaitre qu’il n’y a de discours et pas seulement analytique, de discours que de jouissance, tout au moins quand on en espère le travail de la vérité.

Lacan reprend donc cette question de la vérité qui, dans le discours du maître, ne se cache pas, ne se planque pas, mais demande à être dépliée pour être lisible.

Il retourne alors à Hegel pour rappeler que c’est le travail de l’esclave qui livre sa vérité au maître. Hegel s’est enroulé autour de ce discours du Maître dans un évitement de la jouissance absolue, en tant qu’elle est déterminée par le fait que la connivence sociale qui fixe l’enfant à la mère, la fait le siège élu des interdits.

Les trouvailles de Marx, ainsi que le « belvédère psychanalytique » réfuteront la thèse d’Hegel, mettant en doute que le travail engendrerait un savoir absolu, ni même aucun savoir à l’horizon du long chemin de la culture.

Si le savoir est moyen de la jouissance, le travail est autre chose, il peut engendrer la vérité mais nul travail n’a jamais engendré un savoir. La formalisation d’un savoir rend toute vérité problématique, bien qu’elle soit un « progrès » survenu par le travail de l’esclave. En fait, il faudrait l’entendre comme un transfert, une spoliation de ce qu’il en était au départ de ce savoir inscrit, recélé dans le monde de l’esclave où le discours du maître avait à s’imposer. Ainsi le maître a pu appréhender la perte de sa propre entrée dans le discours, c’est-à-dire épingler cet objet a, ce plus-de-jouir. Nous saisissons ici que le maître a à faire avec une jouissance perdue, cette perte vient symboliser l’objet a, et cause le désir.

Le maître a alors pu faire payer l’esclave, seul possesseur des moyens de jouissance d’une petite dîme d’un plus-de-jouir, la plus-value de Marx.

Mais dans notre modernité, un tour s’est opéré avec la montée du discours de la « je-cratie » autre forme du pouvoir du discours du maître qui s’affirme dans une égalité à soi-même et dans la forme qu’il peut prendre dans les progrès de la science. Hegel n’avait pas à sa disposition les formules de la thermodynamique, il n’a pu reconnaître le règne du pur signifiant, pour soutenir sa thèse de la montée d’un savoir absolu. Dans ce nouveau monde de pures vérités numériques, cet idéal de la formalisation se traduit dans des formules qui se trouvent toujours faire le même total.

Dans l’analyse, Lacan nous indique un autre champ énergétique, un autre champ gravitationnel à prendre en compte, le champ de la jouissance, et il regrette qu’il n’aurait pas le temps d’en ébaucher les bases, il aurait voulu nommer, ce champ de la jouissance et de la production des quatre discours, le champ lacanien.

Avec ce quart de tour opéré par le discours du maître des progrès de la science, à la place du maître s’instaure alors une articulation nouvelle du savoir. Cette articulation fait venir à la place de l’esclave le produit, mais ce produit d’aucune façon ne s’insère dans l’ordre de ce savoir. Marx dénonce ce procès de spoliation, le travailleur étant réduit lui-même qu’à la valeur du produit. Il est dépossédé de son plus-de-jouir, spolié de la jouissance, réduit à une unité de valeur, comme les étudiants à l’université.

Cette plus-value est le mémorial du plus-de-jouir, c’est un équivalent du plus-de-jouir. Dans notre société de consommation, n’importe quel plus-de-jouir qui est le produit de notre industrie peut faire semblant de plus-de-jouir, et Lacan qualifie ce produit de plus-de-jouir en toc. (Les lathouses ne sont pas loin).

Pour conclure, Lacan nous renvoie à la lecture et au film de Fellini, Satyricon car c’est un bon exemple pour faire la différence de ce qu’il en est du maître et du riche.

Le riche a une propriété, il achète. S’il achète beaucoup, c’est qu’il ne paie pas, car il n’y a pas de circulation de plus-de-jouir pour le capital qui investit sans fin dans la production. Il y a une chose que le riche ne paie jamais, c’est le savoir. Le riche ne devient un maître que parce qu’il s’est racheté, car dans le monde antique, les maîtres ne sont pas des hommes d’affaires. En revanche, quand un esclave s’est racheté, il n’est un maître qu’en ceci qu’il commence à tout payer. Il répète son rachat, il est le racheté, il est fait pour être chrétien. Il faut resituer ici la christianisation de la Rome antique et ses conséquences.

Lacan pose encore une question : Pourquoi, on se laisse acheter par le riche, certainement pour se sentir être au niveau du riche (il évoquera la richesse des nations et les pays colonisés), mais ce qui est perdu en achetant au riche, nous dit-il, c’est le savoir qui donnait son statut au colonisé. Ce savoir, le riche se l’acquiert et en plus il ne le paie pas !

Lacan voulait nous faire entendre ce qui se joue au niveau de la fonction du riche, pour qui le savoir n’est qu’appareil d’exploitation. La fonction de l’analyste fera entendre autrement, la voix de ce qu’il en est du plus-de jouir, du petit a, sans en refaire un élément de maîtrise, car cet élément tourne bien plus autour, nous dit-il, de l’insuccès.

La jouissance absolue est impossible pour l’homme. Ce à quoi il a plutôt affaire, c’est à une perte de jouissance comme cela va se voir chez le maître dans la théorie d’Hegel. Celui-ci ne peut devenir maître qu’en risquant sa vie, qu’en renonçant à la jouissance de la vie. C’est plutôt cette perte qui vient symboliser l’objet a. Ce qui cause le désir c’est l’objet a en tant que signe d’une jouissance perdue.