J’espère que je serai en mesure de vous montrer, justement, pour répondre aux quelques mots que vient de dire Thierry Roth, que loin d’être un exercice de lecture scolaire ou savante, le séminaire de Lacan L’envers de la psychanalyse reste éminemment actuel. D’ailleurs, tu évoquais à l’instant l’ère de la communication, et ce à quoi nous avons affaire, est-ce que ce sont des slogans, etc. À un moment donné, Lacan, si je me souviens bien, évoque le règne de l’information, c’est le terme qu’il emploie. En tout cas, c’est vrai que, dans ce séminaire — je m’expliquerai sur le titre de mon propos, qui n’est pas très compliqué d’ailleurs, la remise en jeu de la vérité — c’est vrai que la question de la vérité, vous l’avez remarqué certainement, elle court à travers tout ce séminaire.
C’est un enjeu très important de ce séminaire. Il n’y a rien d’étonnant à ça. Le psychanalyste est lié à la vérité. Et c’est un lien qu’il a à régulièrement, justement, remettre en jeu. Il n’est pas lié pour toujours. D’ailleurs Lacan a là-dessus une très belle expression. Il dit que l’analyste est « fiancé » à la vérité. Le psychanalyste est fiancé à la vérité. Il n’est pas marié. Et Lacan précise qu’il n’y a pas de contrat : la vérité, ce n’est pas un truc qui se contractualise. Il dit aussi : union libre non plus, encore moins. Mais fiancé. C’est quand même intéressant comme terme. C’est un beau terme, fiancé, parce qu’un fiancé, c’est quelqu’un qui est, évidemment, dans le désir.
Mais il est dans le désir avant, justement… Ah, pardon. Merci beaucoup Malika. Vous entendez bien ? C’est mieux là ? D’accord. Un fiancé donc, c’est celui qui est dans une position de désir, mais qui n’a pas encore en quelque sorte cadré ce désir sur des rails convenus. C’est ça, la position du fiancé. Et c’est une position qui sied tout à fait au psychanalyste. Donc, je vais essayer d’illustrer en quoi le rapport de l’analyste à la vérité, c’est un rapport de fiancé. Et ce que Lacan entend par là.
La question donc, à travers l’écriture des discours, et les commentaires nombreux, détaillés, très précis qu’en donne Lacan, la question, c’est notamment celle-ci : qu’est-ce que nous faisons de la vérité ? Comment faisons-nous avec ce signifiant, ce signifiant lourd, la vérité ? En tout cas dans notre tradition, c’est particulièrement lourd. Ça a déjà tout un poids. J’aurais presque envie de dire tout un passif. En tout cas, quand on évoque la vérité, on met en branle quelque chose de pas du tout léger dans notre tradition. Cependant, qu’on le veuille ou non, c’est une question — c’est évident, mais je crois que ça vaut la peine de le rappeler — c’est une question de première importance dans la pratique de l’analyste. Pourquoi ? Bien sûr, parce que nous recevons une parole.
Et donc, comment ne pas y rencontrer d’une façon ou d’une autre la question de la vérité ?
Mais cette question, nous la rencontrons aussi à travers le lien social. En effet, il n’est jamais indifférent de remarquer comment, dans un lien social, on reçoit la vérité. Soit — parce que c’est pas univoque bien sûr — soit qu’on en fasse une sorte d’air de ralliement, de cri de ralliement sous la forme des slogans que tu évoquais, de protestations sous la forme d’un espoir de révolution par exemple. Donc qu’on lui donne une consistance particulièrement marquée, à la vérité. Soit au contraire qu’on en évacue la portée : ce qui se rencontre tout particulièrement aujourd’hui, plus sans doute qu’à l’époque où Lacan prononçait ce séminaire.
Mais je pense qu’il voyait ça venir. Parce que ce n’est pas pour rien qu’il consacre un effort si prenant à la remettre en jeu, justement.
Il y a donc une autre possibilité du sort de la vérité dans le lien social, c’est qu’on en évacue la portée. Et effectivement, aujourd’hui, nous sommes au fait de ça, parce que disons que le libéralisme capitaliste évacue en la relativisant complètement la dimension de la vérité. On peut voir régulièrement comment, par exemple, certains dirigeants politiques n’hésitent pas à tout simplement balancer, en place du vrai, ce qui leur plaît. C’est tout. Et en considérant que si c’est ça qui leur plaît, qui leur chante, eh bien c’est la vérité. Il n’y a même pas lieu de se justifier, il n’y a pas lieu d’argumenter.
Donc, nous rencontrons cela. Mais nous rencontrons aussi ce que Lacan va articuler sous la forme du S2, le savoir en position d’agent. C’est-à-dire ce qu’il va caractériser, et ce sur quoi il s’attarde tout au long du séminaire, comme le discours universitaire. Le discours universitaire auquel d’ailleurs ce qu’on peut appeler le discours de la science se rapporte assez bien, le discours de la science est très proche du discours universitaire. Eh bien, ce discours universitaire réduit la place de la vérité en tendant même carrément à l’effacer. Puisque je vous rappelle que le discours universitaire, pour reprendre les les petites écritures de Lacan, c’est celui qui met en position d’agent le savoir, le S2, et celui qui met en position en dessous, refoulé, mais néanmoins présent, à la place de la vérité, justement, eh bien, c’est le S1.
Le S1, c’est-à-dire la forme de la vérité réduite à sa plus simple expression, c’est-à-dire à la limite même effacée. Parce que le S1, ça ne peut être que sur le mode imaginaire qu’il est en place de vérité, sous la forme de ce que Lacan va appeler la je-cratie. La je-cratie qui fleurit d’ailleurs à l’université où, comme vous le savez, on procède en se faisant reconnaître un nom. Une fois que vous vous êtes fait reconnaître votre nom, une fois que vous avez promu votre petit je, comme ça, et qu’il est habilité à parler, estampillé, eh bien ensuite vous pouvez très bien le laisser flotter, là, comme un petit ballon pendant toute votre vie, sans jamais rien ajouter à quoi que ce soit. La je-cratie, c’est ça. La dimension de la vérité, là, dans le discours de l’université, elle est réduite à peu près à rien.
Lacan, donc, a le souci de reprendre, de poser cette question de la vérité de nouveau et de façon analytique. Il l’a déjà fait, parce qu’il n’a cessé de le faire, Lacan. Il n’a cessé de rendre possible à nouveau les conditions psychanalytiques d’un rapport correct à la vérité. Mais là, c’est particulièrement marqué comme effort, même s’il l’a toujours fait : reportez-vous par exemple à « La chose freudienne », le texte dans lequel il évoque la vérité « Moi, la vérité, je parle ». Autrement dit c’est de parler qu’elle prend effet, la vérité. C’est en lien avec la parole. Donc Lacan a toujours été attentif à ces conditions de la vérité, mais là il le fait aussi pour répondre à des préoccupations politiques, particulièrement vives à l’époque, puisqu’il ne pouvait pas ne pas être, et il était interpellé par les événements, comme on disait, les événements de 68, de mai 68, et leur suite. Et dans ce contexte politique il y avait, je reviendrai peut-être dessus tout à l’heure, il y avait quelque chose de très marqué qui se donnait sous cette voix de la vérité, c’était la dénonciation du maître. Mais pas seulement : il y avait aussi le ralliement à des slogans qu’on pensait pouvoir justifier d’une sorte de position de plain-pied dans la vérité.
Alors remise en jeu de la vérité, donc. Mais cette façon de la rejouer, est-ce que ce n’est pas ce que nous-mêmes nous pouvons viser, chacun ou chacune d’entre nous, dans notre travail d’analyste, et non même pas : chacun et chacune d’entre nous tout court, quand nous parlons, quand nous nous adressons à un autre, et au-delà de cet autre, ce petit autre, quand nous nous adressons tout simplement, donc que nous essayons de nous articuler à l’autre avec un grand A, est-ce que ce n’est pas ce que nous faisons ?
Nous remettons en jeu la vérité. Nous ne le faisons pas — en tout cas ce n’est pas du tout ce que nous enseigne l’analyse — en nous appuyant sur ce qui serait déjà un acquis, l’acquis d’un savoir vrai. Non. Nous remettons en jeu quelque chose. Il s’agit de quoi ? Il s’agit de parler, de parler là où ça nous concerne, où nous sommes affectés, divisés par quelque chose, bref, pour le dire très simplement il s’agit de parler de ce qui nous intéresse, de ce qui nous concerne. Sans détours ou avec des détours, mais en étant articulés à ça. Et de même c’est cette mise en jeu ou cette remise en jeu de la vérité que nous sommes amenés à réaliser, cette fois en tant qu’analyste, quand quelqu’un, un analysant, s’adresse à nous.
Et dans le cours d’une cure c’est ce que réalise, notamment mais pas seulement, l’interprétation. Ce que marque cette remise en jeu, l’interprétation le marque d’un trait, le marque et le réalise d’un trait, d’une scansion dans le discours de l’analysant, comme vous le savez, rouvrant en quelque sorte l’écart entre les énoncés, toujours susceptibles de venir s’empiler pour écraser cette dimension de la vérité, entre les énoncés, et une énonciation.
Lacan prononce ce séminaire donc dans un contexte, toujours actuel, marqué par cet effacement de la dimension de la vérité. D’où l’effort qu’il va faire pour revenir sur cette question et pour montrer ce que la psychanalyse change touchant la vérité et notre rapport à la vérité.
La force me semble-t-il de ce propos et de l’écriture des discours, c’est de montrer que la vérité est liée à une place dans un discours. Et pas du tout — ce sont des banalités, mais je crois que c’est utile tout de même de les rappeler — la vérité est liée à une place et pas du tout à un objet, ce n’est pas la vérité d’un objet, ce n’est pas la vérité d’un sujet non plus, ce n’est pas non plus la vérité d’un savoir, considérés isolément pour eux-mêmes. La vérité n’est pas la qualité ou même la substance de ce qui est vrai. Non. La vérité, elle est liée à ce que l’agent, dans le dispositif des discours, ce que l’agent dans un discours refoule. Elle est liée à cela.
Ainsi dans le discours du maître, pour le prendre comme exemple ici, le signifiant maître, le S1, en tant qu’agent c’est-à-dire du seul fait qu’il se produit, ce qui est fréquent, eh bien il fait que nécessairement du S divisé, du S barré, va venir en place de vérité. Pour autant que le S1 se prononce, se dit, intervient, il va susciter en place de vérité du sujet divisé.
Alors, quid ensuite ? Qu’est-ce qui se passe si ce sujet divisé vient en position non plus refoulée, mais d’agent ? Et tout au long du séminaire, vous l’avez remarqué, Lacan avec beaucoup de finesse joue de ces places et des quatre termes qu’il y inscrit.
Qu’est-ce qui se passe donc si ce sujet, ce S barré, ce S divisé, vient non plus en position refoulée, mais s’il vient en place d’agent ? C’est le discours que Lacan caractérise comme le discours de l’hystérie, dont il est très remarquable, ça a été souvent noté donc je n’y insiste pas trop, mais il est remarquable que Lacan dans ce séminaire fasse de l’hystérie un discours, c’est-à-dire une tentative, un semblant de lien social, et pas seulement un symptôme. C’est en soi quelque chose de tout à fait extraordinaire, ce à quoi Lacan se voue là.
Certes, le discours de l’hystérie n’est pas univoque, mais ça peut-être, et c’est ce qui nous intéresse, ça peut-être celui de l’analysant. C’est le discours de l’analysant, mais seulement bien sûr si l’on considère la venue au jour d’un nouveau discours, qui est celui que Lacan appelle le discours de l’analyste. Le discours de l’hystérie ne peut devenir un discours trouvant faveur, s’articulant vers la psychanalyse, il ne peut trouver cela que moyennant l’effectivité d’un autre discours, qui est le discours de l’analyste. Et là, c’est petit a en place d’agent. Je ne vous l’écris pas parce qu’il n’y a pas de tableau, mais enfin vous le voyez, petit a en place d’agent qui va être articulé sur la ligne du haut à gauche, au S barré justement, au signifiant du côté de l’autre, le signifiant d’un sujet divisé.
L’écriture de ce discours de l’analyste permet à Lacan des remarques capitales sur le rapport de la psychanalyse à la vérité et au savoir : au savoir, c’est-à-dire ce S2 qui se trouve dans le discours de l’analyste, vous le savez, à la place de la vérité justement. Ce S2, ce savoir en place de vérité dans le discours analytique, est-ce que nous allons en faire la vérité de la psychanalyse ? C’est évidemment une tentation. Et c’est une tentation que l’on constate effectivement, elle est toujours récurrente depuis Freud. Ce que Freud avait extraordinairement ouvert dans la question de la vérité et du rapport à la vérité, beaucoup d’analystes n’ont eu de cesse de le refermer après lui, en faisant justement du savoir ou des savoirs accumulés par la psychanalyse la vérité ou les vérités de l’analyse. En faire quelque chose de substantiel, en quelque sorte. C’est le jungisme par exemple, Jung c’est ça tout au long. Mais pas seulement le jungisme, c’est présent chez beaucoup d’analystes qui sont venus après Freud. Et ça continue, d’ailleurs. Et c’est aussi pour ça que les tentatives régulières de Lacan d’ouvrir, de réouvrir cette question de la vérité sont reçues avec une faveur disons modérée dans le milieu analytique. C’est pas toujours bien vu.
Ce que Lacan, donc, va reprendre d’une manière tout à fait nouvelle, tout à fait autre par rapport à ça, c’est cette question : qu’est-ce que c’est que la vérité comme savoir ? Qu’est-ce que c’est ?
C’est une énigme, dit-il. « Et ça, c’est la réponse », ajoute-t-il. C’est une énigme. La vérité en place de savoir, c’est la dimension de l’énigme. C’est celle qu’Œdipe rencontre, d’ailleurs, avec la sphinge. C’est cette dimension qu’Œdipe rencontre et qui, comment dire, qu’il ne va pas prendre tout à fait suffisamment au sérieux. Enfin, oui, on peut dire ça comme ça. Il ne va pas lui accorder le sérieux qu’elle méritait, cette énigme de la sphinge. Et c’est pourquoi vingt ans plus tard, la dimension de la vérité ayant été écartée, rappelle Lacan, qu’est-ce qui arrive ?
Eh bien, c’est la peste à Thèbes.
Donc, la dimension de la vérité comme savoir, c’est l’énigme. Et c’est à ça qu’a affaire le psychanalyste : un savoir en position de vérité. Et Lacan donne cette définition possible de l’interprétation, un savoir en position de vérité : mis en demeure de fonctionner, d’être mis en jeu, comme vérité. C’est ça une interprétation.
Alors il est évident que dans le discours de l’analyste, ce petit a en position d’agent, bien sûr, il ne parle pas en tant que tel. C’est l’acte de l’analyste. C’est l’acte psychanalytique. C’est ça que représente le petit a à cette place. C’est ce qui rend possible, justement, que le sujet, le S, puisse s’hystériser en S barré du côté de l’analysant. Oh là, il me reste 5 minutes, oui. Vous voyez, je me suis laissé prendre à la vérité. On s’y laisse facilement prendre. Lacan le dit, elle a beaucoup de séduction.
C’est l’acte du psychanalyste : c’est pas un petit a qui parlerait ou qui parle tout seul. Cela, c’est la psychose, mais ce n’est pas le discours du psychanalyste.
Alors je vais terminer là-dessus, si Lacan prend la peine de reprendre cette question de la vérité, et ça il va l’accentuer plutôt vers la fin du séminaire, c’est qu’il y a, il le souligne, une toute spéciale séduction de la vérité qui empêche d’en isoler la dimension et les enjeux. Cette séduction de la vérité est indéniable, qui peut dire qu’il ne succombe pas, peu ou prou, à cette séduction de la vérité ? Tous autant que nous sommes, nous y sommes facilement pris. Il est vrai que cette séduction de la vérité on peut dire qu’elle touche sans doute surtout l’hystérie. Et on peut ajouter même : surtout aujourd’hui. Pourquoi ?
D’abord, aujourd’hui parce que c’est la séduction du sens. C’est la séduction du sens, celle qui suscitait note Lacan à l’époque mais toujours maintenant, celle qui suscitait un frémissement chez certains, et surtout chez certaines, qui allaient parfois confondre vérité analytique et révolution, c’est-à-dire à fonder un espoir dans le fait qu’il y aurait un sens un qui viendrait répondre de ce que la vérité met en jeu. On peut dire tout à fait que Hegel donne dans cette séduction puisque Hegel il dit la vérité, il dit la vérité en y faisant passer tout le savoir. Lacan, lui, accentue que la vérité a rapport non pas au savoir — c’est quand même extrêmement important, c’est vraiment une proposition qui déplace la vérité — elle n’a pas rapport au savoir, elle a rapport au réel.
Au réel comme impossible, comme impossible à dire, correctement posé. Elle vise — Lacan ici se réfère aux élaborations contemporaines de la logique que vous connaissez, je pense, dont vous avez entendu parler, elle vise l’impossible à démontrer le vrai dans une articulation symbolique, je pense en particulier au théorème de Gödel qu’on cite très souvent à ce propos, mais il n’y a pas que ça. Il est impossible de démontrer complètement le vrai dans une articulation symbolique. Et ça, dit Lacan, ça devrait faire que nous ne trouvions pas la vérité trop charmante… A la fin du séminaire, Lacan va beaucoup accentuer l’articulation de ces termes de vérité et de réel l’un par rapport à l’autre, et il va souligner qu’un abord sérieux du réel devrait empêcher de s’enivrer de la vérité, c’est à dire toujours notamment de cette dimension du sens, et du sens en tant que un.
Et là, là par rapport à Hegel et d’une façon évidemment très différente, Lacan va souligner ce point très important, il va évoquer Freud et la façon dont Freud avance que la vérité fait surgir la mort : le signifiant de la mort, et la pulsion de mort, et la répétition qui va avec. Ça c’est la vérité freudienne, c’est la vérité que Freud isole dans la répétition, que Freud a le courage d’isoler puisqu’il y faut du courage.
Juste pour terminer, et puis pour peut-être sortir un petit peu du contexte seul de ce séminaire : à la fin de « La chose freudienne » vous vous souvenez, Lacan produit quatre alexandrins que vous connaissez, où il dit :
« Actéon trop coupable à courre la déesse », c’est à dire Actéon-Freud trop coupable de chasser la vérité, Diane, la déesse donc, « proie où se prend, veneur, l’ombre que tu deviens », la déesse est la proie où se prend le veneur, le chasseur, c’est-à-dire Freud devenu ombre, l’ombre… Il n’y a pas une interprétation univoque, bien sûr, mais l’ombre c’est le cabinet de l’analyste, pourquoi pas, l’ombre sied bien à l’activité symbolique et au cabinet de l’analyste. Donc Actéon-Freud trop coupable, cependant : « laisse la meute aller sans que ton pas se presse »… Ça c’est le courage de Freud, éventuellement de l’analyste après lui, d’abord lâcher les chiens de la vérité, puis les laisser aller « sans que ton pas se presse ». Et la chute : « Diane à ce qu’ils vaudront reconnaîtra les chiens », c’est-à-dire que ce que tu libères là, ce que tu as le courage de lâcher, eh bien ça vaudra, ça vaudra reconnaissance, justement par la vérité.
Mais bon, cela dans les conditions que je viens de brièvement rappeler, que relève Lacan dans ce séminaire. Merci pour votre attention.