Un tétragramme pour analystes
24 mars 2025

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Stéphane Thibierge
Editos

Dans un de ses tout derniers textes, la lettre écrite à notre collègue Patricia Le Coat pour servir de préface à l’édition allemande de L’Homme sans gravité, Melman nous laisse un tétragramme :

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C’est le titre de cette préface : quatre lettres donc, laissées à cet « homme sans gravité » en guise de viatique.

On peut le lire ou l’épeler bien sûr de diverses façons, et c’est d’abord par là qu’il nous intéresse, puisqu’il en appelle à la responsabilité du lecteur. Pourquoi celle-ci plutôt qu’une autre, et comment vais-je l’assumer ?

À défaut de cette attention à la lettre et à la lecture, c’est la plainte qui vient régulièrement au premier plan, et ce qui l’accompagne : la demande, le sens, le narcissisme, ou encore la posture victimaire, très prisée aujourd’hui.

On ne saurait le reprocher à nos patients, c’est ce qui les conduit à venir nous voir. D’un analyste, on attend évidemment autre chose.

Ce qui est vraiment joli, c’est qu’une lecture possible de ce tétragramme (mais oui, vous l’avez déjà trouvée) noue avec bonheur la responsabilité du psychanalyste et celle du citoyen.

Sacré Melman !

 

Stéphane Thibierge

Président de l’ALI