Les femmes sont-elles des superchéries ?
07 septembre 2024

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EPSTEIN Christine
Journées d'études

 

Introduction

 

Je commencerai par deux remarques sur la question[1] que nous traitons aujourd’hui.

Une femme ne peut soutenir son désir d’être désirée jusqu’à la fin de sa vie, qu’à la condition que celui-ci demeure insatisfait : croire le contraire serait un leurre. Le désir nous échappe toujours, sauf s’il s’agit d’un désir pur, c’est-à-dire d’un désir sans objet, comme celui qui conduit Antigone vers la mort.[2]

La formulation de notre question pourrait laisser entendre que plus on vieillit, plus cet engagement serait difficile à tenir. Pourtant, certaines femmes âgées parviennent jusqu’au bout à soutenir leur désir d’être désirée, alors même qu’elles peuvent avoir du mal à reconnaître leur image, que leur corps les fait souffrir, qu’elles perdent la mémoire, la vue et l’ouïe. Ces femmes sont-elles des superchéries ?

 

Présentation de quatre vignettes cliniques

 

J’ai choisi d’explorer cette notion à travers quatre petites vignettes cliniques, en rendant compte des différents modes d’énonciation auxquels elles ont recours pour soutenir leur désir d’être désirée.

 

La première est celle d’un dialogue auquel j’ai assisté entre Mme Argot et Mme Lapin :

Mme Argot. 97 ans : mon mari, il était beau, il était gentil et il faisait bien l’amour.

Mme Lapin. 100 ans : on m’a dit que tu l’avais tué. Là-haut votre mari il a quelqu’un d’autre. Là-haut il a une femme. 

Mme Argot : il n’est pas là-haut, il est en bas. Il me faut des hommes beaux et des jeunes. 

Mme Lapin : et le premier vous l’avez gardé ?

Mme Argot : Le 1er je l’ai gardé, il est un petit peu de côté. Celui qui est 1er va passer 2e, ça s’arrêtera au 3e.

Mme Lapin. s’adressant à moi : Elle a tout essayé dans la vie et nous pas encore. Faut pas se presser !

 

Madame Argot dit à Madame Lapin son désir : « mon mari, il était beau, il était gentil et il faisait bien l’amour » et elle le donne à entendre à Madame Lapin. Il n’y a pas un gain de sens mais une jouissance chez Madame Argot, qui est produite à la fois par les effets de sa parole sur elle-même et sur Mme Lapin et par le fait d’être sous le regard, portée par le désir de celle-ci.

 

Pour Lacan, « Jouir à cette propriété fondamentale que c’est en somme le corps de l’un qui jouit d’une part du corps de l’Autre »[3].

 

Lorsque Madame Argot déclare : « il n’est pas là-haut, il est en bas. Il me faut des hommes beaux et des jeunes ». D’un côté, ses paroles relèvent d’une dimension signifiante. Son mari est en bas, « sous la terre » mais également en bas là où se situe son sexe. De l’autre, en faisant entendre à Madame Lapin son désir pour des hommes beaux et jeunes, elle éprouve dans son corps une jouissance supplémentaire.

 

La femme n’est pas entièrement prise par la jouissance phallique, elle éprouve une jouissance dans son corps située au lieu de l’Autre. Celle-ci n’est accessible à aucun savoir, hormis celui de savoir qu’elle est éprouvée et elle ne peut l’être qu’à partir de la jouissance phallique. Ces deux jouissances ne s’opposent pas, elles sont reliées par le « pas-tout ». La jouissance phallique met en jeu la dimension symbolique, celle du sens, tandis que la jouissance supplémentaire se manifeste dans le registre du réel.

 

Notons qu’il y a chez Madame Argot quelque chose d’impudique à dire son fantasme et c’est par le biais de la pulsion scopique qu’elle fait surgir dans son discours le plus de jouir[4], qu’est l’objet a, cause du désir.

 

La parole de Madame Argot révèle chez Madame Lapin son voyeurisme. C’est une vérité dont celle-ci ne veut rien savoir et à laquelle elle répond par un autre fantasme[5]. Elle tente à son tour de déclencher chez Madame Argot une pulsion scopique : « On m’a dit que tu l’avais tué. Là-haut votre mari il a quelqu’un d’autre. Là-haut il a une femme. ». Madame Lapin jouit de l’effet de ses paroles sur Madame Argot qu’elle accuse d’avoir tué son mari . Elle cherche à faire taire le désir de celle-ci qui la renvoie à son voyeurisme. Son discours rend compte  à la fois d’une position phallique, car elle prétend avoir un savoir sur Madame Argot, tout en éprouvant une jouissance supplémentaire via l’objet regard. Ce dialogue s’achève par une mascarade. Madame Lapin réintroduit quelque chose du rapport au manque et à la féminité, « Elle a tout essayé dans la vie et nous pas encore ! »

 

Du reste, en exhibant sa jouissance, Madame Argot passe d’un discours dans lequel elle idéalise son mari, à un autre, où elle compte ses amants un par un : « Le premier je l’ai gardé, il est un petit peu de côté. Celui qui est premier va passer deuxième, ça s’arrêtera au troisième ». Elle énumère les hommes et les ordonne dans un ensemble. Elle rend compte par ce fantasme du rapport uniforme qu’ont les hommes à la norme phallique.

 

Dans cette première vignette clinique, j’ai pu mettre en évidence comment ces deux femmes soutiennent leur désir d’être désirées en cherchant à satisfaire le désir de l’Autre par la jouissance que génèrent leurs signifiants dans leur corps et dans celui de l’autre.

 

Ces femmes sont des superchéries, car elles éprouvent une jouissance autre en ressentant du désir pour les hommes. Ce qu’elles visent dans le désir de l’Autre, c’est de confirmer leur féminité. N’étant pas totalement déterminées par la jouissance phallique, elles ne recherchent pas un rapport sexuel.

 

Par ailleurs, n’ayant pas conscience de leur âge,[6] leur déni pouvait-il les protéger d’une fragilité narcissique qui aurait pu produire un retrait de leur libido et les aurait empêchées de soutenir leur désir d’être désirée ?

Ma deuxième vignette clinique concernant une femme de 92 ans, Madame Cinérama, qui a conscience de son âge et qui est atteinte de cancers (sein, poumon) et de maladies organiques (DMLA, eczéma, surdité), je me suis demandé quelle incidence pouvait avoir sa souffrance physique sur son narcissisme.

 

Elle m’a confié :  « J’ai eu beaucoup d’amants, j’étais une femme libre. Certains d’entre eux le sont restés mais Il n’y a plus le même élan. » A travers ses paroles, on entend bien que sa libido est moins investie, néanmoins, il n’ y a pas un retrait de la libido d’objet sur le moi, comme Freud le décrit dans son texte Pour introduire le narcissisme[7].

 

Madame Cinérama déclare que ce qui compte avant tout pour elle : « c’est l’imprévu de la vie, des rencontres auxquelles on ne s’attend pas. »

Aristote désignait par le terme tuché le véritable hasard de la rencontre accidentelle qu’il distinguait de l’automaton, le hasard qui concerne les phénomènes dont la cause finale est vaine. Lacan a repris ces deux concepts dans son Séminaire  XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse : l’automaton évoque l’arbitraire, la tuché le hasard.

 

La tuché a affaire avec le surgissement de l’inattendu qui permet à la femme de faire l’expérience de l’indicible car elle est positionnée du côté du réel.

Madame Cinérama en rend compte dans sa parole. Elle décrit par des métaphores ce qu’il y a d’insaisissable chez elle :

« Je suis pour la liberté, je suis connue comme si j’étais une bohémienne. On me croit ici, je suis à l’opposé. Je fais partie de ceux qui s’échappent du normal. Je suis dans la branche des indépendants. Après je suis partie vivre à l’étranger, je m’évadais beaucoup. J’ai beaucoup étudié par correspondance, j’ai eu le temps de rêver, c’était mon alcoolisme. Je ne me souviens pas m’être ennuyée. Je fais partie de ceux qui ont bougé dans la famille, deux ans en Angleterre, deux ans en Espagne, j’étais très indépendante. Je suis partie en stop. J’aurais pu ne pas revenir de là. S’il y a un manque d’imprévus, on s’ennuie. Je fais partie des sauvages. »

Elle est une superchérie car elle ne cherche pas à jouir du phallus, mais de ce qui est insaisissable, c’est-à-dire le manque. Elle aspire à une jouissance qui échappe à « la norme-mâle »[8]

 

En tant que femme, elle représente le désir. Aussi soutenir son désir d’être désirée est un moyen pour elle de se ménager une place en tant qu’autre, c’est-à-dire d’apparaître comme une femme imprenable donc désirable, sans avoir à exposer son corps meurtri.

Mon troisième cas clinique est encore plus étonnant, car il s’agit d’une femme, Madame Morceau 90 ans, qui bien que paralysée par suite d’un AVC qui l’avait cloué dans un fauteuil, a pu soutenir jusqu’à la fin de sa vie son désir d’être désirée.

Elle n’avait plus que sa main droite qui fonctionnait et se masturbait régulièrement. Elle avait donc conservé la jouissance de ce corps paralysé. Elle le mettait en scène par des affabulations : « J’ai grandi, c’est pour cela que mon lit est devenu trop petit, je suis toute recroquevillée dans mon lit, j’en ai parlé au kiné. »

Son corps était paralysé mais sa parole ne l’était pas, car elle était très bavarde. Elle cherchait toujours un homme à désirer. Deux ans avant que je ne travaille dans cet établissement, elle en avait rencontré un, qui comme elle avait eu un AVC. Une cérémonie avait eu lieu à l’EHPAD et elle l’avait épousé. Puis ce monsieur était mort.

Elle ne m’en avait jamais parlé mais me confiait son désir d’être avec un homme. Elle voulait en rencontrer un qui soit « assez grand ». « Je ne veux pas être difficile, je prendrai ce qui se présentera ». M. W. qui vivait en couple dans l’EHPAD lui plaisait beaucoup, elle disait son fantasme par une dénégation : « C’est très délicat de pénétrer dans un couple, moi jamais ».

Par ailleurs, elle avait également un fantasme à propos d’un homme qui s’appelait Frédéric qui n’avait pas pu épouser la femme qu’il aimait et qu’une amie devait lui présenter.  Comme avec M. W, elle se présentait comme un second choix.

Dans cet exemple et dans le précédent, elle visait à travers l’homme le désir de l’Autre : « Il faut que je me retape et que je me fasse belle. » L’usage équivoque de « retaper », taper deux fois, pour se faire belle pouvait témoigner chez elle d’une dimension masochiste. Ce qu’elle cherchait chez l’homme, ce sont ses attributs : « J’ai un petit avion qui va venir me récupérer. C’est Monsieur Alain Delon qui va venir ».

Elle manifestait également son désir sexuel pour M. Germe à travers un autre fantasme : « j’ai des vers blancs tout le temps, juste devant. M. Germe a fait une soupe spéciale, il s’est occupé de ça. Il y a des périodes où ça me démange plus. Pour aller à la selle, je n’y vais pas correctement ».

Madame Morceau était une superchérie, car avec un corps paralysé, elle avait trouvé, grâce au fantasme, un support à son désir, en ayant l’illusion d’être l’agent de la mise en scène. Le fantasme $ <> a, qui a pour fonction de combler le désir de l’Autre, pouvait constituer pour elle une suppléance à sa paralysie.

 

La dernière vignette clinique que je vous propose met en évidence l’impact de la structure hystérique dans l’énonciation du désir.

Il s’agit d’un extrait d’une discussion entre deux femmes et un homme, en l’occurrence M. Germe, alors que l’animatrice de l’EHPAD venait de remettre à l’une des femmes, deux photos d’elle, prises lors de son anniversaire pour ses 86 ans.

Mme Zeks (86 ans) s’adressant à M. Germe : Où vous me trouvez mieux ?

Germe (95 ans): Je préfère celle-ci.

Mme Zeks : L’autre, ils m’ont prise par surprise.

Elle me voit prendre des notes et déclare : Elle écrit toute ma vie.

Mme Rutila (94 ans) : Je vous aime bien toutes les deux. Vous êtes très bien.

Mme Zeks: Je le sais, je suis souriante tout le temps. Là je suis hébétée.

Mme Rutila : Vous êtes pas moche.

Mme Zeks : Je peux pas être moche, je suis bien au naturel.

Mme Rutila: Vous êtes telle que vous êtes.

Mme Zeks: Je suis telle une présidente.

Germe : Il y a une animatrice qui prend des photos, qu’elle me prenne dans un contexte avantageux.

Mme Zeks à madame Rutila : Prenez-vous en photo avec monsieur, il vous chatouillera le cou, vous rigolerez.

 

Madame Zeks se présente comme objet du désir de l’Autre, suscitant chez M. Germe puis chez Mme Rutila et moi-même l’objet regard : « Où vous me trouvez mieux ? »Elle jouit du regard qu’elle porte sur elle-même qui déclenche la jouissance autre dans son corps : « L’autre, ils m’ont prise par surprise ». « Là, je suis hébétée ».

 

Tout en étant en position d’objet, elle dicte les rôles auxquels chacun se conforme en répondant à sa demande, faisant de nous trois ses admirateurs. Elle dit de moi qui prend des notes : « Elle écrit toute ma vie. ». Elle a recours au pouvoir symbolique de la parole dont elles tire une jouissance en jouant avec la dimension de la loi. Pour Roland Chemama : « Il s’agit de produire un monde où le fait qu’il y ait soumission à la loi constituerait, précisément, ce qui fait jouir, et peu importe, à la limite, où le sujet se trouverait par rapport à cette soumission. »[9]

 

Son discours est celui de l’hystérique, car elle vient déloger Mme Rutila de sa place de sujet supposé savoir. Alors que celle-ci lui dit « Je vous aime bien toutes les deux. Vous êtes très bien. »[10] En soutenant son désir d’être désirée, elle affiche sa féminité : «  Je le sais, je suis souriante tout le temps ». ce à quoi Madame Rutila lui répond par une dénégation : « Vous n’êtes pas moche », revendiquant un savoir sur Mme Zeks. Celle-ci la destitue de nouveau de sa place : « Je peux pas être moche, je suis bien au naturel ». Madame Rutila réitère son savoir sur Madame Zeks : « Vous êtes telle que vous êtes », réponse à laquelle celle-ci surenchérit en s’identifiant au S1 : « Je suis telle une Présidente ».

 

Cet échange dont Monsieur Germe se trouve exclu provoque chez lui le fantasme d’être l’objet du désir de l’Autre : « Il y a une animatrice qui prend des photos, qu’elle me prenne dans un contexte avantageux. »

 

Madame Zeks lui refuse ce fantasme. Il s’agit que Monsieur Germe ne désire pas une autre femme. Elle est une superchérie, car elle tient avant tout à préserver le désir idéalisé qu’il pourrait avoir pour elle. Pour ce faire, elle s’adresse à Madame Rutila, le reléguant au second plan  : « Prenez-vous en photo avec monsieur, il vous chatouillera le cou, vous rigolerez ». Elle ne met pas en jeu son corps, mais celui de Madame Rutila, ce qui lui permet d’éviter d’être confrontée à la castration et donc de ne pas rencontrer de limites à sa jouissance.

 

Nous avons pu observer dans ce dernier cas clinique comment s’articulent dans la parole de Madame Zeks la jouissance phallique qu’elle manifeste en soumettant Madame Rutila, Monsieur Germe et moi-même à sa parole, avec la jouissance supplémentaire qu’elle éprouve en se donnant à voir.

 

 

Conclusion

 

Parmi les quatre vignettes cliniques que je vous aies présentées, j’ai pu mettre en évidence différents modes d’énonciation qui font de ces femmes des superchéries, puisqu’en  soutenant leur désir d’être désirée, elles éprouvent leur féminité.

Elles génèrent la jouissance autre dans leur corps et dans le corps de l’autre, en mobilisant les pulsions partielles au moyen des signifiants sur lesquels elles s’appuient pour viser le désir de l’Autre.

Chez la femme mystique qui ignore son désir, cette jouissance supplémentaire engendre l’aphanisis du sujet lorsqu’il vient occuper la place de l’objet a. Elle « se voue à la complétude de l’Autre en incarnant cet objet du désir qui lui manque sur un mode sacrificiel et misérable » [11]

La jouissance autre des mystiques semble se différencier de celles de ces quatre femmes dans leur rapport au processus d’aliénation – séparation. Celui-ci  désigne les deux opérations logiques qui permettent la causation du sujet. Lacan a inventé ce double processus pour mettre en évidence dans l’analyse les deux dimensions du sujet que sont le signifiant et la jouissance.[12]

Dans l’extase mystique, le sujet est séparé de la chaine signifiante, parce qu’il incarne l’idéal du moi et se heurte au réel en venant occuper la place de l’objet a pour venir combler le manque de l’Autre qui est un manque symbolique.

En revanche, en mobilisant leur désir d’être désirées, ces femmes se font l’objet du désir de l’Autre et comblent leur manque-à-être en s’identifiant aux signifiants de l’Autre, car elles voient apparaître quelque chose de leur désir dans le manque de l’Autre. C’est pourquoi elles peuvent passer d’une position dans laquelle elles sont l’objet du désir de l’Autre à une position où l’Autre devient l’objet de leur désir.

Notez que la jouissance de ces femmes n’est pas affectée par le déclin de l’imago paternelle.

Cependant, à l’avenir, la femme pourrait pâtir de la défaillance du signifiant du Nom-du-Père dans son rapport au manque, puisque la jouissance supplémentaire ne se définit qu’à partir de la jouissance phallique et donc de la castration.

Pourra-t-elle encore prendre encore appui sur la jouissance phallique via les trous du signifiant, qui en constituent le support ? Ne risque-t-elle pas d’en être réduite à substituer au manque, l’objet a comme objet de jouissance ? Elle ne pourrait plus alors se confronter au vide de l’Autre, par lequel émerge toute création et tout désir et qui fait d’elle une superchérie.

 

 


[1] Comment une femme soutient-elle jusqu’à la fin de sa vie son désir d’être désirée ?

[2] Lacan. J., Le Séminaire, Livre VII, L’Ethique de la psychanalyse,

[3] Lacan J., Le Séminaire, Livre XX, Encore, (1972-1973), Paris : Essais Points Seuil, 2016, p.33.

[4] Il élabore ce concept en référence à Marx, en répondant aux étudiants de Mai 68, dans le S16, D’un autre à l’Autre. Dès lors le symptôme, ne s’interprète plus seulement comme un vouloir dire, mais comme un vouloir jouir.

[5] Le fantasme de Madame Lapin évoque les fantasmes de fustigation décrits par Freud dans son texte « un enfant est battu »

[6] -Madame Argot : « quel âge j’ai ?

-« 97 ans »

-« Ah bon, alors je ne fais plus partie des jeunes ! »

Madame Lapin qui a 100 ans dit « Faut pas se presser ».

[7] Freud S., Pour introduire le narcissisme, (1915), trad. de l’allemand par O. Manonni, Paris : Payot, 2012.

Dans le chapitre II, il précise l’influence de la maladie organique sur la distribution de la libido :

« celui qui est affligé de douleur organique et de malaise abandonne son intérêt pour les choses du monde extérieur, pour autant qu’elles n’ont pas de rapport avec sa souffrance. Une observation plus précise nous apprend qu’il retire aussi son intérêt libidinal de ses objets d’amour, qu’il cesse d’aimer aussi longtemps qu’il souffre. La banalité de ce fait ne doit pas nous empêcher de lui donner une traduction dans les termes de la théorie de la libido. Nous dirons alors : le malade retire ses investissements de libido sur son moi, pour les émettre à nouveau après la guérison ».

[8] Lacan. J., Entretien à la télévision belge, 1972.

[9] Chemama. R., La jouissances, enjeux et paradoxes, érès, 2007, p.37.

[10] Les paroles de Madame Rutila  soulèvent la question d’une mise en continuité des dimensions de l’imaginaire et du réel. Fait-elle la différence entre le nom et la chose ? Ou bien, est-ce une nomination réelle, c’est-à-dire est-ce qu’elle identifie deux personnes différentes sur les photos ?

[11] Hamon R., « Une mystique moderne : Cécile Vié, l’Autre femme de Flournoy », Cliniques méditerranéennes, 91-2015.

[12] Il les décrit en 1964 dans les chapitre XVI et XVII du Séminaire, livre XI, « Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse »[12] et dans la « Position de l’inconscient »[12] où il reprend les points développés dans ces deux chapitres de ce séminaire.