En mémoire d’une trace
28 novembre 2022

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Marlène AGUIRRE
Hommages à Ch. Melman

En mémoire dune trace

Il y a 30 ans, il a été à Quito (Équateur). Cela n’a pas été une seule fois, mais on aurait voulu davantage. Ce n’est pas le nombre qui compte maintenant mais la trace, sa trace, celle de cette fois-là, qui fit enseignement.

Charles Melman était plutôt de passage à Quito, à un moment où la psychanalyse y débutait lourdement, avec les doxas freudiennes et lacaniennes, se prosternant avec rigueur devant les pères fondateurs. Quand Charles Melman a pris la parole, il l’a fait à sa façon, apparemment simple, sans complications. Et il a fait une petite erreur : il expliquait au tableau ce qu’était l’Autre, qui en français s’écrit A, mais il mettait l’accent sur la barre (Ⱥ) et s’est aperçu qu’il avait oublié de tracer la barre sur le A. Avec son style, il a fait de l’humour sur sa petite erreur et s’est occupé, en joignant le geste à la parole, de sa barre.

On aurait aimé qu’il vienne plus souvent dans notre pays.

Il y a d’autres traces que l’on pourrait dénombrer.

Sans qu’il le remarque immédiatement, abcdario FreudLacan porte depuis sa trace, celle d’une psychanalyse  qui peut se reconnaître dans l’erreur, dans la valeur de l’institution pour la transmission, dans l’ouverture vers le social, dans le dialogue et la rencontre avec d’autres.

Pour tout cela et beaucoup plus, merci Docteur Melman.

Marlene Aguirre