Charles Melman, in memoriam
Mes pensées à sa famille, à ses proches.
À vous, Charles Melman, qui avez poursuivi si efficacement l’évolution de l’enseignement qui avait été votre charge à l’Ecole freudienne de Paris, après la dissolution houleuse de cette dernière et le décès de son fondateur, Jacques Lacan.
À vous, Charles Melman, qui receviez une vieille dame qui venait de perdre son mari et l’hallucinait douloureusement , mêlé aux ombres de sa Pologne natale. Quelques mots de votre part en yddish, lui permirent de faire son deuil. Mensch vous avez été pour elle, si timide et souffrante.
À vous, Charles Melman :
Vous ne serez donc plus au bout de la rue, ce chemin tant de fois parcouru par ce petit mousse fin de siècle que vous sauviez de la noyade. Ce n’était pas un radeau de la Méduse où se dévoreraient les affamés que vous lui proposiez. Après dissolution brusquée du comité de rédaction de La Célibataire que vous aviez fondée en 1998, et publication de 10 numéros de grande qualité, vous décidiez de me confier la gouverne de l’esquif. Vous en aviez d’emblée précisé l’enjeu : « essayer de nous défendre contre la tentation totalitariste ». On ne peut plus d’actualité.
Et c’est ce que vous avez fait avec passion, jusqu’au bout de vos forces, bien après le dernier numéro de La Célibataire en 2017.
Cher Charles Melman, votre présence, fut réponse à cette question : un psychanalyste peut-il dévier l’imaginaire mortel qui enserre corps et esprit ?
Laissez-moi rêver que dans l’infinitude du temps celles et ceux dont vous avez été le guide vous retrouvent.
Au bout du chemin, je vous salue Charles Melman.
Marc NACHT