Aliénation-séparation qu'apprend une fille avec sa mère?
01 janvier 2003

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Les filles parlent de leur mère, et de ce que leur mère leur dit. La rela­tion à leur mère et à sa parole constitue-t-elle l’essentiel de leur identifica­tion, et cela suffit-il à situer leur savoir inconscient ?

Il semblerait que cette relation se décline sur une partition complexe. Freud d’ailleurs distingue deux courants : un, précoce, qui fonde un attache­ment à la mère, et qu’il considère comme décisif pour l’avenir de la fille, et un autre, qui met cette mère en situation de rivale.

C’est bien en ce sens que Lacan soutient qu’une femme attend du rap­port à sa mère plus de subsistance comme femme que de son père. Par ail­leurs, cette lecture freudienne l’amène à rendre compte de la double division caractéristique pour une femme : celle du sujet, et celle de la féminité, entre jouissance phallique et jouissance Autre.

Qu’en est-il de cet état de choses dans le dialogue de la fille à sa mère ?

L’expérience de la cure nous indique que le savoir inconscient de la femme se fait valoir selon la signifiance phallique, et se fait aussi reconnaî­tre sous les traits de l’objet cause du désir. Ces deux modalités comportent chacune des points de butée spécifiques. Leur repérage est constitutif de ce dialogue dans la mesure où ce qu’apprend une fille avec sa mère concerne le corps et ses objets pulsionnels et la façon dont ils auront pu, ou non, être « causés ».                  

Le procès de l’aliénation et de son destin, en tant que supportés par le désir du sujet comme désir de l’Autre vient poser la question de la position Autre de la mère : Autre du langage et Autre que phallique. Qu’advient-il alors du procès de séparation, s’il est vrai que cette relation mère-fille tend à se déployer hors de la dimension symbolique ?

Intervenants

G.Amiel, G. Bastrenta, C. Brand-Gaborit, J.-L. Caccia/i, F. Davion, A.-M. Dransart, M. Febvin, M. Fiumano, J.-P. Hiltenbrand, C. Hopen, D.Janin, C. Lacôte,J. Légaut, G. Letuffe,]. Marchioni-Eppe, A. Maurin-Feltin, R. Miletto, S. Morath, C. Pouget-Dompmartin, F. Rey-Sentenac, C. Robert-Brini, E. Sormano

 

Edition de L’ Association lacanienne internationale 

IBSN 1775-6871 20€

 

CAHIERS DE L’ASSOCIATION LACANIENNE INTERNATIONALE

Aliénation-séparation : qu’apprend une fille avec sa mère ?

(Actes des journées à la Salle des congrès de Chambéry des 25 et 26 mai 2002)

SOMMAIRE

La rédaction : Aliénation-séparation : qu’apprend une fille avec sa mère ?

LACÔTE Christiane : “La suggestion maternelle” (intervention du 18 janvier 2002)

JANIN Dominique : Che vuoi ?

AMIEL Gérard : Désapprendre de la mère

DRANSART Anne-Marie : Du palimpseste entre mère et fille

BASTRENTA Gisèle : Trinquons ensemble

POUGET-DOMPMARTIN Claire : Ciao bambina !

MARCHIONI-EPPE Janine : Qu’est-ce qu’une fille n’apprend pas avec sa mère ? A propos de la névrose obsessionnelle

SORMANO Elena : Subsister avec sa mère

MILETTO Renata : Une économie domestique

LÉGAUT Jacqueline : Horreur d’elle

LACÔTE Christiane : “Rien qu’à…”

BRAND-GABORIT Chantal : Les deux sœurs et leur mère

CACCIALI Jean-Luc : Qu’est-ce que la jeune fille anorexique ne veut pas apprendre de sa mère ?

MAURIN-FELTIN Annie : “Je peux apprendre qu’avec maman”

ROBERT-BRINI Colette : “Rituelles”

HOPEN Cécilia : “La mère peut-elle apprendre quelque chose à sa fille ?”

FIUMANO Marisa : Notes sur l’infertilité

MORATH Suzana : “Chocolat amer”

DAVION Frédéric :  Aliénation-séparation : qu’apprend une fille avec sa mère ? Sonate d’automne

FEBVIN Maryvonne : Adoption au féminin

LETUFFE Gilbert : Apprend-tissage

REY-SENTENAC Françoise : Entre mère et fille : ce qui s’apprend du désir

HILTENBRAND Jean-Paul : “Oh mammaire !” Conclusion aux journées