« Et pourquoi la mère comme agent du père ? Charles Melman 1996 »
14 avril 2025

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Nicolle ROTH
Textes

NR : Merci. Voilà, Nicolle Roth. J’ai intitulé le titre de mon texte : « Et pourquoi la mère comme agent du père ? Charles Melman 1996 ».

 

Pourquoi ? Parce que, tout simplement, j’ai préféré prendre le titre, qui nous a beaucoup posé des questions, par rapport au mot « agent », et vous verrez, de toute façon, dans mon écrit.

 

La matrifocalité est un terme qui désigne le système d’organisation familiale centré sur la mère et la famille maternelle du fait d’une matrilinéarité liée souvent à des sociétés postcoloniales créoles, de la Caraïbe et des Amériques, dans un patriarcat. Conceptualisé en 1956 par Raymond Smith, « The Negro Family in British Guiana » et repris en 1957 par Edith Clark dans « My Mother Who Fathered Me ». Ces deux œuvres écrites par des anthropologues sont citées dans le texte de Charles Melman « La mère comme agent du père », daté du 18 décembre 1996, présentée ici dans une ébauche d’analyse. Vous verrez…

 

Ce texte de Charles Melman traite des familles matrifocales aux Antilles. Ces familles se caractérisent par le lieu, la place centrale dans l’organisation familiale qu’occupent la grand-mère, la mère, tandis que le père est à la marge, voire véritablement absent de cette famille. D’autres auteurs ont poursuivi ces réflexions qui seront entendues dans une deuxième partie sur la matrifocalité avec la présentation de Victor Lina.

 

Dans le texte « La mère comme agent du père », Charles Melman s’interroge dans une analyse phénoménologique sur la place de la grand-mère, de la mère, du père, des enfants, ainsi que des incidences subjectives que ces places peuvent produire dans la société antillaise. Le texte de Charles Melman emmène donc à se questionner sur la construction familiale dans la société antillaise,  et c’est d’apprécier les incidents subjectifs propres à l’organisation matrifocale aux Antilles en tenant compte de l’existence d’un tiers entre l’enfant et la mère, non pas du coup par le père, comme l’équation d’Œdipienne le veut, mais plutôt par la grand-mère. Comment se construit alors le sujet chez le parlêtre antillais ? À partir du moment où on est dans le langage, on est dans le phallus, et la frappe du trou, du manque chez le parlêtre, permet l’émergence du symbolique.

 

La mère comme agent du père, vient-elle placer quelque chose de symbolique, quelque chose de la castration ? Comment alors cela s’opère-t-il ?

 

L’absence du père de la réalité n’est pas un déficit pour Charles Melman. Je dirais tout d’abord parce que bien des sociétés sont loin d’être construites sur le modèle œdipien, et donc sans père, agent du processus de castration symbolique. Certaines sociétés sont donc construites sous un modèle différent de l’équation œdipienne.

 

Pour autant, est-il possible que cela sous-entendrait certainement qu’il n’y a pas de castration symbolique ?  Puisque l’inceste est universel, cela me semble difficile à dire.

 

La question de ce qui s’y joue et s’y produit dans le discours est intéressant à entendre.

 

Dans ce texte, Charles Melman rappelle d’ailleurs que depuis 1970, il n’y a plus de famille patriarcale, du point de vue juridique en France, puisque l’évolution des mœurs a emmené, depuis cette loi votée dans les années 1970, qu’il n’existe plus d’autorité paternelle, mais une autorité parentale partagée de façon égale entre le père et la mère.

 

L’agent comme agent du père… euh pardon ! La mère comme agent du père, en reprenant le titre de Charles Melman, alors permet-il, permet-elle…. cet agent, permet-il, un tiers symbolique dans cette matrifocalité ? Qu’en est-il de la fonction et de la place du père de la réalité ? Cette grand-mère, mère, a-t-elle une fonction castratrice dans le symbolique ? Est-elle uniquement du côté de l’imaginaire ? Est-elle d’une toute puissance, sans aucun tiers possible permettant une subjectivation, par le biais d’une incomplétude ? Y a-t-il une distinction possible entre les années 1990 date du texte et aujourd’hui ? Des changements se sont-ils construits au fur et à mesure. Lesquels ? Des distinctions existent entre les Créoles, de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane. Quelles en sont les conséquences subjectives ? Ces interrogations ne sont que juste quelques amorces d’un long travail à venir. Néanmoins, tout de même, je vais tenter de poursuivre mon questionnement. Je m’arrêterai un instant sur le titre du texte de Charles Melman dans une comparaison entre la mère et le père. La mère comme agent du père.

 

Qu’entendait Charles Melman, alors, à l’époque, par le terme “comme agent” ?

 

Il est intéressant de pouvoir faire par rapport au texte quelques associations, que je vous laisserai ouvertes, avec les définitions qui vont suivre.

 

Dans le Centre national de ressources Textuelles et Lexicales et dans le Littré, étymologiquement, on retrouve le mot agent du latin « agentem », donc « agir » et donc donnant au participe présent mettre en mouvement, « agere », ou à l’accusatif “qui agit”.

 

En philosophie, c’est une force agissante, un principe d’action qui signifie qui agit et produit quelques effets. Les philosophes d’ailleurs opposent l’agent au patient, l’action au passif.

 

Dans Le Robert, Le Larousse, l’Encyclopédie Universalis, j’ai cherché dans ses trois ouvrages, le mot agent est défini comme corps, substance, force qui déterminent quelque chose. Personne exerçant une action d’une certaine sorte qui joue un rôle déterminant dans la production d’un fait humain ou d’un fait social. C’est intéressant !

 

En droit, on dit qu’un agent est l’auteur d’une infraction. En termes juridiques, un agent est une personne légalement habilitée à agir au nom d’une autre personne ou d’une entité. L’agent peut se voir conférer un pouvoir de décision.

 

En grammaire, le complément d’agent est un complément du verbe qui n’apparaît qu’à la voix passive. Introduit par la proposition « par » ou « de », il indique la personne ou la chose qui effectue l’action exprimée par le verbe et subie par le sujet. Le complément d’agent peut être un nom ou un pronom.

 

Qu’en est-il de la psychanalyse? L’agent n’est pas celui qui fait l’action, mais plutôt c’est être agent. Autrement dit, l’agent est marqué par le signifiant. Il n’est pas sujet. Il n’a pas de fonction à proprement parler.

 

Becher Alloujami, dans « L’agent en psychanalyse lacanienne : considérations théoriques et épistémologiques », en septembre 2023, rappelle que pour Lacan, :

 

«  L’agent n’est pas celui qui agit, il n’est pas à l’origine de l’action ; au contraire, l’agent est fait agir, ce qui implique l’existence de quelque chose qui pousse l’agent à l’action, ou, mieux encore, qui permet à l’agent de faire agir. »

 

Ce n’est donc pas un agir, mais un être agi par un jeu de signifiant dans une vérité qui se situe du côté du signifiant et donc d’une vérité toujours menteuse parce que la vérité du sujet est toujours mi-dite et ne dit pas le réel qu’elle échoue à dire. Il rappelle que :

« L’agent emmène alors le discours, discours organisé par du lien social et donc par le signifiant, qui s’adresse à un autre dans une vérité qui lui échappe. Vérité qui est un jeu de signifiants où échoue le Réel. »

 

Dans le texte de Charles Melman, il est question de savoir ce qu’il en est de ce passage à la castration, où l’enfant renonce à la Chose, par l’interdit de l’inceste, dans la triade imaginaire de la mère de l’enfant et du phallus de l’équation œdipienne.

 

Sauf que là, qu’en est-il quand « La mère comme agent du père » ?

 

Becher Alloujami explique qu’il existe :

«Trois modalités de manque d’objet : la frustration, la privation et la castration. Chacune est à rapporter respectivement à un type d’objet particulier: réel, symbolique et imaginaire. Or, Lacan ne s’arrête pas là ; il essaie de cerner l’auteur responsable de chacun de ces manques chez l’enfant, et il nomme cet auteur « agent ». Ainsi, l’agent de la frustration est la mère symbolique, celui de la privation le père imaginaire et celui de la castration le père réel. ».

 

Et il rajoute :

« La place de l’agent n’est pas occupée par une véritable personne, mais plutôt par une fonction paternelle ou une fonction maternelle. »

 

Un peu plus loin, il dit donc,

 «  Cet agent, occupe une place vide, puisqu’il peut être occupé soit par le père soit par la mère, et cela grâce à l’existence d’un ordre symbolique déjà établi. »

 

L’agent donc pas le Sujet, ni rattaché une fonction à proprement parlé, il est agi par le signifiant et il emmène à un discours organisé par le lien social. Ainsi, comme nous venons de l’entendre l’agent de la frustration est la mère symbolique, l’agent  de la privation le père imaginaire et l’agent de la castration le père réel.

 

Qu’en est-il dans ce fonctionnement que l’on retrouve dans les familles matrifocales antillaises ? Qu’en est-il du père Réel ? Évidemment, ce n’est pas celui du père de la réalité.

 

En 2021, dans la Section Clinique de Nantes : La structure des discours: “Du mythe à la structure”, de Bernard Porcheret, il définit :

« Le terme d’agent : « Voilà le niveau du terme où il convient de prendre ce qu’il en est du père réel comme de l’agent de la castration. Le père réel fait le travail de l’agence-maître ». Le père réel n’est pas autre chose qu’un effet du langage, et n’a pas d’autre réel. La castration ne procède pas du père, mais du langage. Elle traduit sous forme dramatique la perte de jouissance qui affecte primordialement le sujet. « La castration est donc une opération réelle introduite par l’incidence du signifiant quel qu’il soit, dans le rapport au sexe ». Le père réel, on ne le rencontre pas. On rencontre sans cesse le père imaginaire, lequel est privateur, et cela dépend structuralement de ce que le père réel nous échappe. La castration, cette opération réelle, n’est pas un fantasme, elle détermine le père comme ce réel impossible. De son opération résulte la cause du désir, soit la production de a, laquelle est mise en fonction dans le fantasme, lequel va dominer « toute la réalité du désir, c’est-à-dire la loi. ». »

 

« La mère comme agent du père », dans le texte Melman …. Melman cherche à entendre ce qui se met donc en place de la jouissance, du fantasme, du manque, du lieu et de la place de grand-mère, de la mère, du père, du parlêtre dans la société antillaise matrifocales, matrilinéaires dans un patriarcat. Et il s’interroge aussi en Europe. En effet, en 1996, quand Charles Melman observe ce phénomène de matrifocalité, comme une organisation tend à se généraliser en Europe… Il entend par là que les nouvelles avancées technologiques, les lois et les avancées scientifiques, au fond, ont remodelé la famille. On le voit aujourd’hui, il est possible de constater ces effets-là dans les changements sociétaux qui viennent agir sur cette Nouvelle Économie Psychique dont il va parler. La question est de savoir si c’est véritablement similaire  à ce qui se joue aux Antilles?

 

À savoir, selon Melman, par les supervisions qui ont été réalisées à l’époque, avec des collègues antillais, de ce que j’ai entendu notamment de la Martinique… Cette matrifocalité pose une marque particulière sur l’accès à la sexualité chez le garçon et la fillette.

 

Comment se place, alors, l’interdit de l’inceste dans ces familles ?

 

L’identification sexuelle du parlêtre se crée par un phénomène de filiation difficilement accessible. Pour accéder à la féminité ou à la masculinité, l’enfant doit en passer par ses capacités génitrices. De fait, dans les familles matrifocales antillaises, la féminité ou à la masculinité semble passer par un marqueur qui lui permet d’accéder à l’identité sexuelle assurée. Autrement dit, dans la migration du petit d’homme le semblant n’est plus, car il l’est ou il ne l’est pas, selon les observations de certains cliniciens de l’époque. Autrement dit, le garçon ne peut devenir homme que s’il montre sa virilité en devenant le « coq » : «  Mesdames rentrées vos poules, mon coq sort ». Le mot coq rappelant « koké » en créole, qui veut dire, selon le contexte, “baiser” ou “faire l’amour”. Ainsi, donc la mère “nommé à” le fils par l’imaginaire de sa masculinité et emmènerait ce dernier à renoncer à tout investissement amoureux, par une identification sexuelle, rendant difficile de rentrer dans une relation unique avec un partenaire. Le mâle devient alors l’instrument reproducteur viril, telle une prouesse capable d’une telle donation, refusant toutes limites. Dans la donation imaginaire de la mère, le fils devient le héros, le maître, il récuse toutes limites à l’expression du désir et va chercher à se réassurer par sa quête du côté des femmes. L’important c’est qu’il soit un mâle reproducteur, même s’il y a des « Ich déwò » ! « Ich déwò », ça veut dire les enfants qui sont issus de l’adultère. L’important c’est que l’identité sexuelle soit assurée.

 

Charles Melman s’interroge sur une possible « imitation du maître colonial ».

 

Quant à la fille, elle se retrouve à devenir femme uniquement par le biais de devenir mère, sans dans un premier temps être acceptée dans sa gestation, et qui par la suite, elle est amenée à devoir renoncer à ses enfants qui reviendront à sa mère, pour pouvoir devenir une femme. Le devoir des enfants à accomplir se rapprocherait alors une proximité d’un inceste moral, expression de Racamier, où il y a une impossibilité de modalité d’organisation psychique individuelle, absence d’individuation, et une grande ingérence de la mère vers son enfant devenu adulte. Le devoir à accomplir face à la mère pose un climat familial qui dissout les limites singulières de chaque parlêtre, créant une confusion des êtres d’une mère dévoratrice et castratrice de la subjectivation de son enfant devenu adulte. La relation de la mère devenue grand-mère ne semble pas véritablement coupée par un tiers, l’est-elle peut-être quand même ? Si oui par quel biais ? Si non quels en sont les effets ? Cette grand-mère/mère devient alors dévorante interdisant la mise en place de l’interdit primaire de différenciation. Et ainsi, cette différenciation non instaurée par la non distance mis en place, fait-elle défaut toujours, encore aujourd’hui ou tout le temps ? Cette grand-mère serait-elle peut-être l’équivalent du père de la Horde ?

 

Il semblerait, selon Charles Melman, que de cette dualité, qui empêcherait l’altérité et emmènerait seulement dans un tout ou rien, annulerait la dimension du Grand Autre. Est-ce le cas ? Il dit dans le texte, je relève :

«  on a tendance à n’y respecter ni la loi, ni les contrats, ni la parole donnée, ça n’a pas d’importance majeure ».

 

Est-ce toujours comme ça, d’un « oui pani pou tji »? Est-ce toujours le cas aujourd’hui ?

 

Charles Melman s’interroge, alors, sur l’influence du colonialisme dans les relations familiales aux Antilles, en différenciant l’autorité du père de celle du maître colonial. Ce lien sur l’impact de l’histoire de l’esclavage pendant la colonisation et de ses effets dans l’organisation de l’économie psychique contemporaine à prendre en compte. Existe-t-il des traces toujours chez le parlêtre aujourd’hui ? Se traduit-il dans toutes les Amériques françaises de la même manière ? L’hégémonisme phallique, sans jouissance autre, dans lequel s’est retrouvé l’humain esclavagisé dans un totalitarisme pervers et sadique a eu des effets sur la construction du parlêtre créole. Qu’a-t-il produit dans le Réel du Père ? Qu’en est-il véritablement du Réel, de l’Imaginaire et du Symbolique nommé par Melman dans ce texte ? L’apparition d’une langue, d’une culture, s’est-elle vraiment faite sans métaphore ? La jouissance féminine n’a-t-elle pas permis que le peuple puisse se réinventer selon chaque pays dans sa propre singularité ? Le créole dans le discours est-il traversé de la même façon par chaque région des Amériques françaises? Que s’est-il créé pour que ça tienne, quelque chose du féminin ? Cette grand/mère n’est-elle que agent du père, agent double ou pas toute ?

Christophe Allanic : Merci et bravo pour le respect du tempo. Victor, tu prends la suite ? Je ne sais pas si on entre en discussion.

 

Victor Lina : Oui, je ne sais pas s’il y a une discussion entre les deux ou… ?

 

Omar Guerrero : Je peux dire un mot, mais ça ne nous empêchera pas de poursuivre un petit peu la discussion après. Moi, de ce que Nicolle a rappelé, il y avait deux ou trois points que j’aimerais souligner…. comme questions, pour qu’on puisse justement les partager et avancer ensemble. Une première chose, c’est l’expression. Je fais exprès de confondre ce que Melman  dit dans le texte et ce que Nicolle a pu relever des phrases de l’un ou de l’autre.

Premièrement, le père absent. Nicolle partait de ce qui apparaît dans le texte de Melman comme un constat. Le père serait absent. C’est évidemment, pour moi, l’un des fils conducteurs du texte. Est-ce que le père est absent ? Le père, pour nos psychanalystes, est une fonction. Donc, pour moi, il faudrait vraiment ce point d’interrogation, savoir s’il est absent dans cette organisation d’écriture.

Et j’ai trouvé très joli que Nicolle fasse ce petit parcours, même étymologique, par rapport à l’agent. Et je voulais mettre en tension ce rappel étymologique de Nicolle avec deux choses. D’une part, la place de l’agent dans les quatre discours et la fonction que cette place a. C’est-à-dire qu’on vient là à la notion “d’agencer”, c’est-à-dire de disposer. Agencer dans le sens de justement mettre en place des choses pour qu’elles fonctionnent.

Et donc, ça me paraissait intéressant, effectivement. Alors, je vais vous faire entendre mon transfert au texte de Charles Melman ou peut-être à Charles Melman en disant que c’est un coup de maître, pour moi, d’avoir mis ces mots sur ce titre-là, comme ça, la mère comme agent du père. C’est-à-dire d’écrire à partir d’un constat clinique datable, puisque c’est ça aussi que je trouve riche dans notre projet de journée pour mars 2026, de dire est-ce que c’est toujours le cas ? Ce constat qui a été fait au début des années 90, est-ce qu’on le retrouve ? C’est la question que rappelait aussi Nicolle.

Et donc, je trouve que c’est un rappel qui nous est utile au-delà des Antilles. C’est pour ça que je parle de coup de maître. C’est-à-dire que nous pourrions nous poser la question ou faire l’hypothèse que la mère est toujours un agent du père et que, justement, c’est elle qui met en place, c’est elle qui dispose, c’est elle qui dit à l’enfant. Je ne sais pas qui parmi vous a une clinique d’enfants, c’est très intéressant de le voir, c’est-à-dire que l’enfant suit le regard de la mère en général pour savoir qui est autorisé par cette mère pour être père en tant que fonction, que ce soit d’ailleurs un homme ou une femme.

Nous recevons de plus en plus de couples homosexuels, par exemple, où ça se distingue très bien. Et puis, un petit clin d’œil, parce que je ne veux pas être très long et pour qu’on puisse justement passer la parole et qu’on puisse retrouver un temps d’échange après, mais je ne peux pas m’empêcher, puisque nous étudions cette année, nous lisons ensemble dans différents groupes le séminaire sur l’acte psychanalytique. Et Nicolle a rappelé que dans l’étymologie de l’agent, il y avait la question de l’acte, d’agir.

Et si je ne me trompe pas, ça doit être dans la leçon 7 du Séminaire sur l’Acte que Lacan ouvre cette distinction entre l’acte et le faire. Et je trouve là aussi très intéressant de rappeler, à partir de cette leçon de l’acte psychanalytique, il dit qu’entre l’analyste et l’analysant, il y en a un qui est du côté de l’acte, l’analyste, et le patient du côté du faire. Et donc, je trouvais ça très intéressant par rapport au rappel que faisait Nicolle, c’est-à-dire qu’il y aurait par exemple, mais là j’avance vraiment pieds nus sur les galets chauds, qu’il y aurait donc une mère du côté de l’acte qui délègue ce faire du côté d’un père ou de quelqu’un d’autre.

Alors, mère en tant qu’agent. Donc voilà, c’est comme ça quelques petites remarques qu’on peut déplier peut-être un peu plus après, et je ne veux pas non plus empiéter ni sur le temps ni sur le contenu de ce que Victor voudrait bien partager avec nous pour qu’on enrichisse le débat après. Merci.

Alors Victor.