Le collège de l'ALI
Le Collège pour les psychanalystes en formation, créé en 2001 à l’initiative de Charles Melman, est un lieu original d’enseignement de la psychanalyse qui complète le travail acquis par chacun au cours de sa cure. Il est ouvert, sans aucune exclusive, à tous ceux qui en font la demande motivée par écrit auprès du secrétariat.
C’est le séminaire VIII de Jacques Lacan, Le Transfert que le Collège des psychanalystes en formation de l’ALI met à l’étude pour sa session 2024-2026.
Avec l’inconscient, auquel il est étroitement lié, le transfert désigne certes le fait le plus remarquable isolé par l’expérience analytique : dès lors que je parle, et pour autant que ma parole soit adressée, c’est de l’amour (ou de la haine) que je destine à cette adresse. Telle est l’expérience étonnante confiée à la charge et à l’attention du psychanalyste.
C’est pour que la notion n’en soit pas recouverte et méconnue dans les impasses de la relation imaginaire que Lacan la met au programme de son séminaire en 1960, juste après avoir parlé, l’année précédente, de l’éthique de la psychanalyse.
Comme toujours, Lacan veille à restituer la question à ses coordonnées logiques, c’est-à-dire de langage. Il le fait ici en s’appuyant notamment sur deux analyses littéraires exceptionnelles : celle du Banquet de Platon au début du séminaire, puis celle de la trilogie des Coûfontaine de Claudel, dans la dernière partie.
Ajoutons que le transfert, comme fait clinique et comme fait tout court, dans les relations sociales où il intervient fréquemment de façon sauvage, est aujourd’hui encore plus opaque et méconnu qu’à l’époque où Lacan tenait ce séminaire. Il est ainsi volontiers reçu du côté d’une manipulation ou d’une emprise subies, et dont un autre serait responsable. Raison de plus pour mettre Le Transfert au programme de notre prochaine session du Collège.