C’est alors le noyau même de l’expérience qui est touché, et le texte « sur Dante » communique une vibration liée à la découverte d’une vérité, en mouvement, infiniment active, qui englobe le lecteur, l’auteur, Dante, et l’écriture en agitation, présente et imminente, mystérieuse, à chercher…Lire Dante,c’est probablement chaque fois toucher du doigt dans sa propre expérience le point germinatif à partir duquel toutes choses prennent forme, tout processus se rend présent et s’accélère. Et c’est en même temps – de façon étrange pour nos habitudes littéraires de projection et de phagocytation – faire la connaissance, faire l’apprentissage d’une autre voix, radicalement autre, très grande, très lointaine et pourtant s’adressant à nous, nous interpellant, au plus près.
Lire Dante, dessiner son profil, ce serait peut-être donc, simplement suivre la main qui écrit, entrer dans la trajectoire qui se trace sous nos yeux, aventure d’un sujet qui vit et qui écrit ce qu’il voit à mesure – géométrie nouvelle, qui se ferme, qui s’ouvre et nous porte.
