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Rejet de la proposition de résolution parlementaire du député Daniel Fasquelle
Une proposition de résolution vient d’être présentée par 80 députés à l’Assemblée nationale. Cette proposition vise à donner un caractère obligatoire aux recommandations de la Haute autorité de santé concernant « la prise en charge » de l’autisme.
Ainsi cette résolution proposée au vote de l’Assemblée nationale « invite le Gouvernement français à fermement condamner et interdire les pratiques psychanalytiques sous toutes leurs formes, dans la prise en charge de l’autisme, car n’étant pas recommandées par la HAS ».
Cette condamnation serait assortie de mesures judiciaires puisque la même résolution « invite le Gouvernement français à faire systématiquement engager la responsabilité pénale des professionnels de santé qui s’opposent aux avancées scientifiques et commettent des erreurs médicales en matière d’autisme… » Ainsi la psychanalyse est considérée comme « un mauvais traitement » et le Gouvernement est invité à « réallouer en totalité les financements des prises en charge n’étant pas explicitement recommandées aux approches validées scientifiquement et ayant fait preuve de leur efficacité ». Bien entendu, le Gouvernement est aussi invité à réactualiser d’urgence le contenu des formations des professionnels intervenants auprès des personnes autistes « afin de les mettre en conformité avec l’état de la science internationale ».
Cette proposition est d’autant plus décevante qu’un certain nombre de signes permettaient d’espérer un apaisement dans une approche plurielle du traitement de l’autisme. L’Association lacanienne internationale reconnue d’utilité publique, s’est particulièrement engagée dans la discussion scientifique des recommandations de la HAS sur l’autisme, pour défendre une recherche et un traitement qui n’excluraient pas a priori la psychanalyse. Son action aux côtés d’autres associations n’a sûrement pas compté pour rien dans cet apaisement qui nous l’espérons se confirmera. Mais comme nous le voyons à l’occasion de cette proposition de résolution, notre action doit se poursuivre. Il est ainsi important de faire connaître les avancées de la psychanalyse dans ce domaine, avancées qui se font avec les parents qui y contribuent largement.
Ainsi la question si essentielle de la prévention de cette maladie n’est pas du tout abordée, ni dans les recommandations actuelles de la HAS, ni dans ce projet de résolution à l’Assemblée nationale. Cette prévention, grâce à une intervention psychanalytique précoce permise par la découverte d’un certain nombre de signes par des psychanalystes, a fait la preuve de son efficacité. Au regard de ces avancées, par simple humanité, par devoir médical et aussi du point de vue de la santé publique il serait insensé de se priver, voire d’interdire la psychanalyse.
Marc Darmon, Président de l’ALI